Neige oblige, la crise en Côte-d’Ivoire glisse doucement en queue de peloton des JT. Laurent Gbagbo, le président de facto, semble avoir la main et dans son dernier discours, il a même esquissé une nouvelle menace: « Je ne veux pas que le sang d’un seul Ivoirien soit versé. Je ne veux pas d’une guerre en Côte-d’Ivoire qui peut s’étendre aux pays voisins ou les affaiblir ». En clair, le mal-élu a brandi pour la première fois la menace d’un embrasement du golfe de Guinée, une région riche en pétrole. Le banco de Gbago est limpide: la communauté internationale, Europe en tête, n’osera probablement pas accompagner ses déclarations indignées des actions qui devraient logiquement s’ensuivre. Tout comme il n’y a pas si longtemps au Zimbabwe, on ne risquera pas la vie de nos soldats, de nos expats et de citoyens ivoiriens pour des résultats incertains.
Autrement dit, en Côte-d’Ivoire, seuls comptent les rapports de force, et les élections ne sont, à l’image du sacre des rois, qu’un rituel qui sert à introniser celui qui détient déjà le pouvoir.
Aussi triste que cela puisse paraître, si Ouattara n’est pas assez fort pour arracher le pouvoir à son rival, personne d’autre ne le fera pour lui. L’a-t-il déjà compris ?
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