Douces et bénéfiques volutes
La nicotine c’est salvateur. D’ailleurs elle rime avec chloroquine. Une étude des médecins de la Pitié-Salpêtrière nous apprend qu’il y a proportionnellement peu de fumeurs parmi les malades atteints du coronavirus. La nicotine agirait donc de façon révulsive sur le virus.
Nous nous inclinons devant ces résultats scientifiques non contestables. C’est pourquoi, nous avons enfoui notre cigarette électronique dans un masque et nous avons jeté le tout à la poubelle.
Nous nous sommes précipité au tabac pour y acheter plusieurs cartouches de cigarettes. Les Gitanes et les Gauloises sans filtre étant introuvables nous avons été contraint de nous rabattre sur des blondes passablement mièvres et fadasses. Mais nous avons arraché les filtres. Et à chaque bouffée nous murmurions : « vade retro coronavirus ».
A lire aussi: Strasbourg: retour sur une « fake news » pas si « fake » que ça
Sur tous les paquets figurent des mentions idiotes : « fumer peut donner le cancer », « fumer peut provoquer des AVC », « fumer peut rendre impuissant ». Nous avons doucement ricané car nous voulons bien mourir d’un cancer, d’un AVC ou de devenir impuissants. Mais il est hors de question de mourir du coronavirus.
Dans la rue, je marche serein, la clope au bec. Des filles s’approchent de moi, me frôlent pour inhaler ma précieuse fumée. Mais la cigarette m’a rendu impuissant… Une autre étude médicale m’informe que les obèses sont plus touchés que les autres par le virus. J’ai décidé de devenir anorexique.
Pourquoi toutes ces études ? Pourquoi ces statistiques dont on nous abreuve ? Sont-elles utiles à quoi que ce soit ? Elles servent juste à alimenter l’inépuisable rubrique du coronavirus. On en bouffe matin, midi et soir. Et quand les médecins ne suffisent pas c’est Macron et Philippe qui s’attèlent à la tâche. Un jour ils disent une chose, le lendemain le contraire. Seule Sibeth Ndiaye reste droite et ne varie pas : elle dit toujours les mêmes âneries.
Dans les anciens juke box, il y avait des touches avec les noms de morceaux de musique. On mettait une pièce et ça beuglait. Mais il y avait aussi une touche marquée « silence ». Une pièce et pendant quelques instants on était débarrassé des nuisances sonores. Je suis prêt à mettre beaucoup de pièces pour qu’ils se taisent tous.
Une histoire qui date de ce temps-là a toute sa place ici. Une jeune femme qui vivait seule voulait à tout prix avoir un bébé qui ressemblerait à Julio Iglesias. Elle s’adressa à une agence spécialisée précisant qu’elle voulait être fécondée « in vivo ». L’agence chercha. Et quelques jours après, elle reçut un coup de téléphone : « nous avons trouvé l’étalon qu’il vous faut ».
A lire aussi: Covid-19: le tabac veut sauver des vies
Rendez-vous fut pris. On sonna à la porte de la jeune femme. Elle ouvrit et vit en face d’elle un superbe Noir. « Mais vous ne ressemblez pas du tout à Julio Iglesias » bégaya-t-elle. « Mademoiselle, faites-moi confiance je vous garantis le résultat ». Elle accepta. Il lui fit l’amour et partit.
Neuf mois après elle accoucha d’un adorable petit bébé qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à Julio Iglesias. Éperdue de joie et de reconnaissance, elle appela le procréateur : « Venez, je tiens à vous remercier ». Quand il fut là, elle lui demanda toujours étonnée : « mais comment avez-vous fait ? » Le Noir répondit : « Je vais vous expliquer. Chez moi à la maison toute la journée ma femme chante du Julio Iglesias. Toute la journée mes deux filles écoutent du Julio Iglesias. Alors vous comprenez, du Julio Iglesias j’en ai plein les couilles !».
Pour ce qui me concerne, c’est du coronavirus que j’ai plein les c…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !