Depuis le début de la pandémie, l’administration médicale a pris le pas sur le gouvernement des hommes. Or, si ses intentions sont louables, l’exécutif ne peut faire passer la santé avant tout autre impératif. Nos libertés fondamentales et les nécessités économiques devraient également peser dans la balance.
C’est ballot, je crois que j’ai raté une élection. Non, je ne parle pas des demi-municipales, celle-là j’y étais, même si cela ne s’est pas vu dans les résultats. Non l’élection que j’ai ratée, c’est celle des conseillers d’État. J’apprends, à la faveur de l’épidémie que vous savez, que ce sont ces éminences de luxe, sorties en tête du classement de l’ENA, qui dirigent la France. Et je chipote, mais être gouvernée par des gens que je n’ai pas élus, ça me chiffonne.
Notez que les conseillers d’État ne s’invitent pas tout seuls à prendre la place des politiques. Nombre de médecins, également convaincus qu’ils savent mieux que le gouvernement ce qu’il faut faire, ne se sont pas contentés de nous engueuler tous les jours parce que nous n’étions pas assez obéissants. Le 19 mars, ils ont saisi le Conseil d’État dans le cadre de la procédure référé-liberté pour qu’il somme l’exécutif d’ordonner un confinement à la chinoise. Il ne s’agit donc plus de protéger une liberté constitutionnelle contre les manigances de l’État, mais de se substituer à l’administration jugée défaillante, en lui enjoignant de prendre telle ou telle mesure. L’avocat d’une des associations requérantes a admis qu’« il était plus facile de mettre en place ce type de système dans un régime totalitaire », tout en estimant qu’on « pouvait tout de même y arriver ». Tous chinois ! L’ennui,
