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Corneille à Petroplus


La banlieue rouennaise fait décidément parler d’elle. Non seulement, le modeste club de Quevilly (Petit-Quevilly étant par ailleurs la ville natale de votre serviteur) se retrouve en finale de la coupe de France tandis que les salariés de la raffinerie Petroplus à Petit-Couronne, jadis lieu de villégiature du rouennais Pierre Corneille, viennent de remporter une victoire inédite.

La raffinerie Petroplus qui emploie 550 personnes avait été mise en redressement judiciaire début janvier pour six mois, suite à la faillite de la maison-mère suisse. Seulement, dès le commencement du conflit, les salariés ont refusé d’attendre les bras croisés un éventuel repreneur qui doit absolument se faire connaître avant le 30 avril dernier délai : ils avaient immédiatement saisi les stocks pétroliers qui représentent une valeur de 200 millions d’euros tout de même, histoire de s’assurer un « trésor de guerre » dans les luttes à venir.

Conflit social emblématique de la dégradation de notre situation industrielle, Petroplus a vu défiler presque tous les candidats à la présidentielle. Cependant les vraies négociations se jouaient ailleurs, entre l’intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT d’un côté et, de l’autre, les banques et Petroplus. Un accord qui est une grande première vient d’être signé ce vendredi 13 avril entre les deux parties et validé par la justice suisse. Il était plus que temps, d’après le président de l’intersyndicale, qui avait de plus en plus de mal à contenir le désespoir de certains salariés prêts, selon ses propre termes, « à foutre le feu » aux stocks si aucune solution n’était trouvée.

L’accord stipule le partage à égalité des 200 millions d’euros entre Petroplus et les salariés de Petit-Couronne. Ce qui signifie qu’en cas de liquidation pure et simple, ces derniers partiront au moins avec quelque chose. Sans doute ont-ils été à leur insu inspirés par le fantôme de Corneille, planant sur les torchères et murmurant sans cesse : « Va contre un arrogant éprouver ton courage… »



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