Vous êtes un écrivain injustement boudé par les médias. C’est sans doute que votre attaché de presse n’est pas à la hauteur. Suggérez donc à votre éditeur de faire appel à un vrai pro, Jean-François Copé, par exemple.
Depuis que le 9 février, le big boss de l’UMP, bouquin à l’appui, s’est insurgé contre la citation « À poil le PDG !» et donc contre la bolchévisation des esprits ourdie par le gouvernement, les ventes de Tous à poil ! ont explosé, à tel point que faute de stock, même les libraires se retrouvent à poil.
Comme un réflexe conditionné en appelle un autre, Najat Vallaud-Belkacem s’est crue elle aussi obligée de concourir à la promo en dénonçant l’extrapolation du chef de l’opposition, qui maîtrise comme un seul homme les bibliographies conseillées aux maternelles iséroises.
Olivier Besancenot, invité de l’émission « Mots croisés » le lendemain de la sortie copéiste s’est cru obligé de s’aligner sur la position du gouvernement pour conserver son brassard de gauche. Avec un soupçon de courage et de culture politique, le porte-parole du NPA aurait pu citer l’auteur du Capital : « Une éducation du peuple par l’Etat est chose absolument condamnable. Déterminer par une loi générale les ressources des écoles primaires, les ressources exigées du personnel enseignant, les disciplines enseignées, et, comme cela se passe aux Etats-Unis, surveiller à l’aide d’inspecteurs d’Etat l’exécution de ces prescriptions légales, c’est absolument autre chose que de faire de l’Etat l’éducateur du peuple ! »[1. Karl Marx, Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt.]
Copé au diapason avec Marx : devinez qui en sortira le plus chagriné…
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