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Ces démagos en guerre contre le « contrôle au faciès »

Il faut regarder la réalité en face, et non pas au faciès !


Ces démagos en guerre contre le « contrôle au faciès »
La police nationale procèdant à des contrôles dans le métro de Toulouse, dans le cadre de la lutte contre les trafics de stupéfiants, 10 septembre 2020 © FRED SCHEIBER/SIPA Numéro de reportage : 00980834_000001.

Pour la première fois en France, le Conseil d’État est saisi par des associatifs (dont Amnesty International et Human Rights Watch) qui veulent contraindre la police à cesser ce qu’ils qualifient de « contrôles au faciès » discriminatoires.


Une action de groupe a été lancée contre les contrôles au faciès et un front se qualifiant de progressiste, mêlant hostilité à l’égard de la police et méconnaissance de la réalité sociale, s’en félicite, la percevant comme un immense progrès.

Le faciès étant entendu comme un aspect du visage ou l’expression humaine d’un visage, il est facile de percevoir ce que cette dénonciation signifie : les personnes d’origine maghrébine et/ou africaine seraient infiniment plus contrôlées que celles dont « la peau est blanche », ce dernier point ayant été incriminé par le président de la République lors de son entretien dans Brut, au grand dam du syndicat Alliance. En schématisant, deux sortes de contrôles peuvent être effectuées par la police, à titre préventif pour ce qui relève de l’ordre public et avec une finalité judiciaire relative à la poursuite des infractions et à l’identification de leurs auteurs.

Un reproche injuste

J’admets bien volontiers que le jeune maghrébin ou africain qui est interpellé dix fois dans la même journée, sur des critères qui ne paraissent pas juridiquement pertinents, est tout à fait fondé à s’indigner mais je ne suis pas sûr que, pour bien connaître l’institution policière, et la défendre quand elle ne transgresse pas les règles dont le respect fait son devoir et son honneur, cette pratique répétitive soit son quotidien. Il faut accepter de regarder la réalité en face, et non pas au faciès, sauf si on admet par principe que les seuls faciès à ne jamais soupçonner ou vérifier seraient ceux des populations maghrébines ou africaines.

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Pour ma part, si j’osais, et à mon sens nous ne tomberions pas dans un État policier mais seulement policé, je ne verrais aucun inconvénient à ce que les contrôles d’identité puissent être accomplis sans justification particulière, sinon celle de connaître qui a le droit de demeurer en France, citoyens irréprochables ou recherchés, et qui y réside illégalement, sans aucun titre. À parcourir certains quartiers populeux ou privilégiés, je devine ce que des contrôles d’identité inspirés par ce seul souci de parfaite connaissance de ce que la société française porte en son sein pourraient apporter de bienfaisant et de transparent.

On pourrait, dans un monde idéal, planifier et équilibrer à la perfection, sur les plans préventif et judiciaire, les contrôles : un Blanc, un Africain, un Maghrébin, un Asiatique, etc. On devine bien comme dans la France d’aujourd’hui ce serait une utopie. Il y a des cités où, sauf à ne plus contrôler personne, l’immense majorité est africaine ou arabe. J’ai connu des lieux, par exemple un dimanche soir gare du Nord il y a quelques années, vers minuit, où j’étais le seul Blanc au milieu d’une multitude toute de diversité. Je le constate, je ne m’en plains pas, je relève seulement que dans ces conditions, oser reprocher à la police des contrôles au faciès serait injuste.

La réalité est que l’insécurité est à son comble

Par ailleurs, si j’ai toujours insisté sur le fait que la globalité n’a aucun sens et est même choquante – c’est mon désaccord avec Éric Zemmour -, je n’éprouve aucune difficulté, en revanche, à souligner que dans la plupart des procédures ayant conduit à des affrontements avec la police et parfois à des issues regrettables ou même tragiques, les mis en cause étaient beaucoup plus souvent des Africains et des Maghrébins que des Blancs. C’est une donnée incontestable que sociologiquement et sur le plan de la sécurité il est facile de vérifier.

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Constater cette prédominance n’a rigoureusement rien à voir avec du racisme et les contrôles au faciès qu’évidemment on aurait reprochés à la police ou à la gendarmerie étaient pourtant parfaitement légitimes. J’ai été contrôlé à plusieurs reprises dans le métro et j’en ai été très heureux dans mon for intérieur. Je n’ai pas cherché à fuir. Je n’ai insulté personne. J’use de mon exemple pour montrer à quel point une multitude de citoyens « dont la couleur de peau est blanche », pour reprendre l’expression du président, n’auraient pas la moindre once de répugnance républicaine si elle était contrôlée, de même d’ailleurs que nombre d’Africains et de Maghrébins irréprochables.

Derrière cette offensive contre les contrôles au faciès, il y a beaucoup de démagogie, la volonté naïve de croire que des populations que le progressisme chouchoute ne sont constituées que de gentils et d’aimables jeunes gens et que la police est méchante. Alors que l’insécurité est à son comble et que notre société est en état fracture et de dislocation, notamment à cause de phénomènes de violence gratuite, je ne crois pas que le moment soit bien choisi pour nous affaiblir encore davantage.

Je rappelle cette banalité : notre adversaire n’est pas la police mais celui qu’elle interpelle, que la justice poursuit, condamne, et dont elle fait, on peut l’espérer, exécuter la peine.

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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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