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Pour dénigrer le Congrès LR, tout est permis

Même la sottise !


Pour dénigrer le Congrès LR, tout est permis
Xavier Bertrand à Maisons-Alfort (94), 12 novembre © JEANNE ACCORSINI/SIPA Numéro de reportage : 01048237_000001

Les opposants au Congrès des LR n’ont que les mots « surenchère sécuritaire » et « extrême droitisation » à la bouche. Ils sont assez ridicules.


Si j’avais la sérénité d’un vieux sage, probablement verrais-je dans les attaques contre LR la preuve de la crainte que ce parti, de plus en plus en forme, inspire sur les plans politique et médiatique ! On le rêvait en ambulance, il est plausible en char d’assaut pour l’élection présidentielle. Ironiser absurdement sur lui en le qualifiant de « corps sans tête » (Dominique Jamet dans Valeurs actuelles) au moment même où il va s’en désigner une pour tenter de vaincre Emmanuel Macron, c’est injuste.

Castaner n’en manque jamais une

Mais ce sont des broutilles par rapport à l’essentiel qui m’a sauté à l’esprit quand j’ai pris connaissance de la déclaration inepte de Christophe Castaner sur la prétendue « extrême droitisation » de LR, à la suite du débat réussi du 14 novembre. Et quand j’ai lu ce triste poncif dans Le Monde : « Le deuxième débat des prétendants LR à la présidentielle organisé dimanche sur BFM TV a tourné à la surenchère sécuritaire ». Dans cette double aberration, il y a une volonté unique de dénaturer la réalité politique et médiatique en imputant à LR une collusion avec l’extrême droite totalement saugrenue. Je pourrais me contenter de rappeler l’excellente réflexion d’Eric Ciotti soulignant que pour une droite authentique, l’extrême droite se revendiquant faussement propriétaire et inventeur des exigences d’une France forte ne devrait plus être un sujet.

J’aurais également pu me douter qu’on n’échapperait pas à cette facilité lassante de voir la droite républicaine traînée vers le RN alors que le RPR des années 80 – dont le souvenir n’appartient pas qu’à Eric Zemmour – était plus dur que la droite d’aujourd’hui sur l’immigration et tous les sujets régaliens. LR retourne davantage à ses inspirateurs d’antan trop longtemps négligés qu’il ne parasite le RN.

« Surenchère sécuritaire » toi-même !

Sur le fond, comme l’expression « surenchère sécuritaire » est ridicule ! D’abord je n’ai jamais entendu dans les familles de gauche politiques et médiatiques (et Le Monde en est un exemplaire fleuron !) qualifier autrement que de « surenchère » toute préoccupation démocratique pour la sécurité et la Justice. La surenchère est un ver dans le fruit même le plus honorable, pour peu qu’il prétende s’attacher à la tranquillité publique, à la rigueur dans la répression des délits et des crimes et à une politique pénitentiaire qui ne remplacerait pas l’exécution des peines par des modalités laxistes et des adoucissements dangereux.

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À partir du moment où on s’assigne pour ambition républicaine de répondre aux attentes du peuple – quelles que soient ses options politiques, il aspire à la même sauvegarde de ses biens, à la même protection des personnes, au même respect pour les forces de l’ordre, au même désir d’une France qui gardera son identité et qui n’accueillera que des étrangers déterminés à vivre comme des Français et à ne pas transgresser les lois -, je perçois mal ce que pourrait signifier « surenchère » sauf à être animé par le dessein délétère d’en faire toujours moins que ce que la réalité impose.

Contre LR, des armes de papier

De la même manière que pour la liberté d’expression, j’ai toujours récusé la dérive sortant le réel de l’obligation de vérité pour le faire entrer dans celle, catastrophique, de l’obligation de décence, pour la sécurité le seul critère acceptable est de savoir si les mesures proposées seront nécessaires et efficaces, aussi extrêmes qu’elles puissent sembler pour une bienséance toujours prête à sacrifier le salut de tous sur son humanisme mou.

Ainsi, « surenchère » ou « extrême droitisation » ne sont que des armes de papier, des mots de pacotille pour se cacher la vérité et tenter de délégitimer un parti qui, dans l’honneur, l’humanité et le réalisme, propose une politique qui positivement fera pièce au bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron, d’abord sur ce plan capital.

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Ce n’est tout de même pas la faute de LR si le président de la République avec un esprit souvent indifférent aux malheurs de la nation (l’insécurité est le premier), malgré la bonne volonté active d’un Gérald Darmanin (qu’est-il donc allé faire, lui vraiment de droite, dans cette galère ?) et avec un garde des Sceaux absurdement choisi, a contraint ses opposants les plus plausibles à réparer les manques criants d’un quinquennat dont la précipitation finale et démagogique ne convaincra personne.

Est-ce à dire que tout est parfait dans le programme LR pour ce qui se rapporte à la défense de la police, à l’efficacité de la Justice et à la reconquête des enclaves quasiment étrangères appuyées sur le trafic de drogue et dont la condition au quotidien désespère tant d’honnêtes gens ? Bien sûr que non.

J’aurais pu souhaiter du plus inventif, du plus brutal même, du moins « judiciairement correct », une reconfiguration de notre Etat de droit ordinaire pour l’adapter aux défis extraordinaires qui nous menacent. Dans le quotidien familier comme dans les bouleversements les plus tragiques.

Je suis fier en tout cas que LR non seulement soit demeuré aux antipodes de toute « surenchère sécuritaire » et d’une fantasmée « extrême droitisation » mais ait su trouver la juste voie pour une démocratie qui ne se renie pas quand elle perfectionne son bouclier et s’invente de nouvelles armes.

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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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