Accueil Édition Abonné Si je fais ce que dit ma maîtresse, vais-je trahir mes parents et Allah?

Si je fais ce que dit ma maîtresse, vais-je trahir mes parents et Allah?


Si je fais ce que dit ma maîtresse, vais-je trahir mes parents et Allah?
Rentrée des classes dans un lycée du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), 1er septembre 2020. © Myriam Trier/Hans Lucas/AFP

Le grand tabou: la question du conflit de loyauté chez les très jeunes élèves musulmans


De rodéos urbains en effets d’annonce sur la lutte contre le décrochage scolaire, les informations sur la rupture entre certains groupes sociaux, majoritairement issus de l’immigration, et les valeurs de la République que l’école serait supposée transmettre, ne manquent pas. Malgré cela, un angle mort demeure : si les difficultés des adolescents sont volontiers analysées, les enfants dans leurs premières années de scolarité n’apparaissent jamais. Pourtant, c’est bel et bien durant le début de notre chemin de vie que le potentiel d’apprentissage est le plus grand. C’est en maternelle que se construisent les codes sociaux des relations extérieures au milieu familial. L’enfant est spontanément curieux, conçu pour apprendre et c’est dans ses premières années qu’il le fait le mieux. Il est donc légitime de s’interroger sur les conséquences d’un démarrage chaotique en tant qu’élève. La peur et parfois même le rejet par des parents de la porte vers le monde extérieur que constitue l’école ne seraient-ils pas les premières pierres de la muraille qui barrera, ensuite, le chemin de l’intégration ? Le conflit de loyauté précoce, fruit du décalage perçu par l’élève entre le monde de l’école et celui de la famille ne serait-il pas la graine des futures ronces ?

Des enfants et leurs mères aux tenues bigarrées devant une école élémentaire à Bordeaux en 2012 Photo: PIERRE ANDRIEU / AFP

Le difficile problème de la loyauté chez l’enfant

Tout d’abord, rappelons que la possibilité d’un conflit de loyauté chez l’enfant est une réalité. Une riche littérature experte existe sur celui naissant chez les enfants tiraillés entre leurs deux géniteurs. Eulàlia Anglada et Muriel Meynckens-Fourez, par exemple, expliquent que « l’expression de la souffrance et les troubles engendrés varient d’un enfant à un autre, et dépendent de facteurs multiples comme l’âge, la personnalité, le contexte familial, entre autres […] : crises d’angoisse, agitation, difficulté de concentration, peur de l’abandon réactivée s’extériorisant par des troubles du sommeil, […] sentiment de culpabilité, car, en assistant à la séparation de ses parents,


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 1,00€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous




Article précédent Irak: Chiites contre Chiites
Article suivant Gérald Darmanin VS Hassan Iquioussen: on fait la guerre avec l’armée qu’on a
est enseignante et ex-directrice d'école.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération