Une déclaration mystérieuse a émaillé la fin de la conférence de presse semestrielle du chef de l’Etat hier soir. Interrogé par un estimable confrère sur ce qu’il pensait du come-back de Nicolas Sarkozy, François Hollande s’est tout d’abord refusé en tant que «président de la République», à commenter «les éventuelles déclarations de candidatures à la présidence d’un parti».
Jusque-là, rien d’étonnant, même si on pourra s’étonner du nombre incalculable d’occurrences où le président a jugé nécessaire de rappeler qu’il était président.
On est plus intrigué par le post-scriptum qu’il a ajouté à cette banalité, après avoir fait mine d’hésiter à le dire, histoire de lester son propos. Cette phrase bizarre, la voilà : «Ceux qui ont gouverné le pays hier et avant-hier ont parfaitement le droit de prétendre le diriger demain et après-demain»
Ceux qui ont gouverné hier. On connaît, c’est bien sûr Nicolas Sarkozy, et éventuellement en supplément gratuit, François Fillon.
Mais pourquoi cette allusion surprise à « ceux qui ont gouverné avant-hier » ? De quel retour s’alarme François Hollande ? Cherchons donc dans la liste des ex de l’Elysée ou Matignon quel éventuel candidat pourrait sérieusement prétendre convaincre la majorité des Français de lui confier la magistrature suprême : Giscard ? Chirac ? Trop vieux ! Jospin ? Trop socialiste ! Raffarin ? Trop gentil ! Villepin ? Trop méchant !
Et je ne vous parle même pas de Michel Rocard ou d’Edith Cresson…
Ah, on me signale du fond de la salle que j’ai oublié d’évoquer Alain Juppé. Mais, franchement, vous ne trouvez pas que j’ai déjà raconté assez de conneries comme ça ?
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