Assa Traoré avait accusé sur Facebook les trois gendarmes qui ont interpellé son frère en juillet 2016 d’être responsables de sa mort, tout en dévoilant leur identité. Condamnée, elle persiste et continue de crier au complot, appuyée par des médias de gauche complaisants…
Après avoir été désavouée en appel, la sœur d’Adama Traoré continue d’attiser le ressentiment. Quitte à enfreindre la loi ?
Les revers s’accumulent pour la famille Traoré. Pourtant, notre égérie racialiste persiste et signe.
Suite au jugement de la cour d’appel de Paris qui l’a sanctionnée pour atteinte à la présomption d’innocence après qu’elle a divulgué les noms des gendarmes présents le jour du décès d’Adama, elle s’obstine. Malgré les injonctions de la Justice qui la condamne à verser quatre mille euros aux plaignants, ainsi qu’à afficher un communiqué sur Facebook et supprimer deux publications, Assa Traoré a réitéré ses accusations sur la page « La vérité pour Adama », livrant une nouvelle fois à une foule assoiffée de repentance les identités des militaires qui – d’après elle – auraient tué son frère.
Alors que les forces de l’ordre paient déjà un lourd tribut face à la délinquance, qu’elles sont quotidiennement insultées, attaquées (pas moins de 379 faits de violences urbaines ont été recensés contre la police durant la seule période du premier confinement, dont 79 guets-apens ! NDLA ), et qu’elles figurent parmi les premières victimes du terrorisme, l’accusation publique, irresponsable et répétée envers ces fonctionnaires pourrait être perçue comme un appel à la haine, voire une mise en joue.
Manipulation et parano
Usant de procédés similaires dans ses diatribes anti-France, s’appuyant sur une vision fallacieuse et lacunaire de la colonisation occidentale, la jeune femme martèle avec véhémence que les gendarmes auraient du sang sur l’uniforme : « Les expertises concluent noir sur blanc que sans l’intervention des policiers, Adama ne serait pas mort. Donc Adama Traoré est mort entre les mains des gendarmes. » Or, douze rapports médicaux sur la mort d’Adama ont été réalisés en quatre ans, et aucun n’a conduit la Justice à revoir son jugement.
A relire, notre enquête: La vérité sur l’affaire Adama Traoré
Acculée une fois de plus, Assa Traoré flirte dorénavant avec la paranoïa, ou du moins en adopte le discours : « La vérité c’est qu’Assa Traoré est visée de manière particulière, parce qu’elle est à l’origine d’un vaste et historique mouvement citoyen, qui effraie les institutions racistes. » Si on la lit bien, Assa Traoré estime être le phare de tout un peuple freiné dans son émancipation. Pas moins!
Dans une posture à mi-chemin entre l’artiste incompris et le prisonnier politique et malgré l’indéfectible soutien médiatique dont elle bénéficie, la porte-parole de la famille désormais la plus connue de Beaumont-sur-Oise laisse entendre qu’elle subirait une cabale menée depuis les entrailles de l’État. Bagui, son frère, ne résiste pas non plus à la théorie du complot, quand il évoque l’intervention des gendarmes : « Je suis persuadé qu’ils avaient mis un contrat sur sa tête ».
«La vérité pour Adama» devrait être rebaptisée «La vérité d’Assa»
La page Facebook « La vérité pour Adama » présente un sacré mélange des genres. Au milieu des articles de Mediapart et des appels à manifester contre les « violences policières » et « l’islamophobie », on découvre le soutien d’eurodéputés écologistes et d’associations aux profils bien différents (Act Up, Extinction Rebellion, …).
A lire ensuite, Philippe Bilger: Assa Traoré nage en plein délire!
On y trouve également des portraits élogieux de la presse new-yorkaise au sujet de la sœur d’Adama, des vœux de bonnes fêtes adressés aux internautes musulmans avec l’inscription « Une pensée pour tous les opprimés », des photos avec Omar Sy ou bien encore à l’Assemblée Générale de Sciences Po Toulouse, une publicité pour le livre d’Assa Traoré et des totes bags (comprenez « des sacs en toile »), et même une opération spéciale Noël pour offrir des t-shirts aux abonnés « qui comme nous ont un proche en prison ».
Les Traoré adeptes de la self-justice
Soumettre à la vindicte populaire est symptomatique de la famille Traoré, dont la stratégie repose sur une méthode pas vraiment républicaine : la victimisation, quand elle ne suffit pas, laisse place à la vengeance. On retrouve ce caractère vindicatif dans l’expédition punitive menée par Yacouba Traoré contre le co-détenu qui, avant d’être indemnisé, avait accusé Adama de viol. Cet acte de violences en réunion – qualifié par le procureur de « véritable guet-apens » et de « sauvage agression » – lui vaudra dix-huit mois de prison. Bagui, le grand frère d’Adama, a également essayé de se faire justice lui-même. Déjà condamné – avec Ysoufou, un autre des frères Traoré – pour violences contre cinq policiers municipaux et trois gendarmes, puis pour trafic de drogue et extorsion violente sur deux femmes placées sous curatelle renforcée, il est cette fois-ci renvoyé devant les assises pour le doux motif de « tentative d’assassinat » durant les exactions qui avaient suivi la mort d’Adama.
Aujourd’hui, c’est donc Assa qui perpétue la tradition familiale. À ce rythme, et en constatant l’état d’engorgement de nos tribunaux, il faudra bientôt construire un palais de justice réservé exclusivement au clan.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !