Dans nos écoles, l’inquiétant sous-texte du concours « Nous autres » organisé par la CASDEN Banque Populaire et Lilian Thuram
La propagande antiraciste à la sauce woke s’immisce partout. À l’école, elle peut être orchestrée conjointement par l’Éducation nationale, un groupe bancaire, une mutuelle des agents du service public, un musée et un ancien footballeur reconverti dans le business de l’antiracisme, et viser les élèves dès le plus jeune âge.
Les sociétaires de la CASDEN Banque Populaire ont en effet reçu récemment un message leur expliquant comment participer, s’ils sont enseignants, à la 9ème édition nationale du concours “Nous Autres”, édition soutenue par le ministère de l’Éducation nationale et organisée par ladite banque, la MGEN et… la Fondation Lilian Thuram. Ce concours est ouvert aux classes de… la maternelle à la 6e ! Les enseignants intéressés peuvent inscrire leur classe sur un site dédié puis, après avoir reçu un kit de « ressources pédagogiques », concevoir avec leurs élèves une production artistique pour illustrer « la déconstruction du racisme ». Tant qu’ils y étaient, les promoteurs de ce concours à connotation woke auraient pu lancer un concours sur la « déconstruction de la langue française » illustrée par la citation qui trône en majesté sur le message envoyé aux sociétaires de la banque en question et signée Lilian Thuram : « Il faut construire l’idée que chacun de nous pouvons rendre la société meilleure. »
Le business de la Fondation Thuram repose sur des âneries
Cette démarche « éducative » se veut antiraciste, citoyenne et humaniste. Elle propage en réalité les théories racialistes issues des universités américaines et adoptées en France par des militants wokes dont le pseudo-antiracisme « réintroduit le principe racial et le communautarisme ethnique qu’il prétend combattre » (Paul Yonnet). Pour que l’idéologie racialiste s’impose en France, les thuriféraires de cette dernière ont inventé un « racisme systémique » qui n’a jamais existé dans notre pays, et répandu la novlangue racialiste : racisé, privilège blanc, racisme structurel, systémique ou institutionnel, suprématie blanche, blanchité, universalisme blanc, etc. Sur le site de ce concours, nous pouvons lire les propos de Lilian Thuram, copier-coller des lieux communs du racialisme woke : « Le racisme est avant tout une construction politique, économique et intellectuelle. Nous devons prendre conscience que l’Histoire nous a conditionnés, de génération en génération, à nous voir avant tout comme des Noirs, des Blancs, des Maghrébins, des Asiatiques… La Fondation [Lilian Thuram] souhaite réfléchir sur les mécanismes de domination. » Ignorance crasse ou aveuglement idéologique ? Sans doute les deux. « L’Histoire nous a conditionnés à » est une allégation abstraite qui ne veut strictement rien dire. Quant aux « mécanismes de domination », nul besoin de préciser qui domine qui – il est entendu que seuls les Blancs ont été des colonisateurs et des esclavagistes, que seuls les Blancs ont pillé, tué, déclenché des guerres, que seuls les Blancs sont racistes, etc. Bref, « les Blancs » sont le mal absolu. C’est sur ce socle simpliste et manichéen que repose le racialisme woke. Lilian Thuram, qu’il en soit conscient ou non, participe à la création de quelque chose de tout à fait nouveau en France, une vision purement raciale et ethnique des rapports entre les individus dans la société ; il promeut une idéologie qui va à l’encontre d’un objectif louable retourné et transformé en arme de destruction de l’Occident, lequel ne devrait son développement et sa prospérité qu’à l’exploitation coloniale, l’esclavage et la domination brutale sur d’autres peuples – exploitation et domination qui perdureraient dans la société actuelle et concerneraient en premier lieu les descendants des anciennes colonies et les immigrés « racisés » qui n’hésitent pourtant pas à tenter de s’installer dans ce pays soi-disant foncièrement xénophobe et raciste.
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Comme Christiane Taubira et les entrepreneurs identitaires Rokhaya Diallo et Pascal Blanchard, Lilian Thuram évoque régulièrement l’esclavage transatlantique mais omet systématiquement de narrer l’histoire de l’esclavagisme oriental, arabo-musulman ou intra-africain. L’histoire est révisée afin de concorder avec les thèses victimaires de l’idéologie racialiste. Dans son livre La pensée blanche, sorte de recueil de toutes les platitudes et de toutes les âneries qui résonnent dans les amphis décolonialistes et racialistes de Paris-VIII et de Sciences-Po, M. Thuram écrit : « L’appétit de l’homme blanc pour la possession matérielle et le pouvoir l’a aveuglé sur le mal qu’il a causé à notre mère Terre, dans sa recherche de ce qu’il appelle les ressources naturelles. » Outre la bêtise essentialiste légèrement raciste et la fadeur de l’assertion, on notera la touche écolo signalée par une sémantique abêtie digne de Greta Thunberg, la fille infirme de Gaïa. Dans le même ouvrage, l’ex-footballeur décrit les séances pédagogiques stupéfiantes qu’il élabore pour expliquer la « suprématie blanche » aux élèves blancs et noirs rencontrés lors de ses conférences dans des établissements scolaires. Premièrement, avec les enfants blancs (expérience rapportée également lors d’une émission lunaire sur France Culture, voir mon papier du 3 juin 2021) : « Je prends une feuille blanche en leur disant : “Les enfants, est-ce que vous êtes de la même couleur que cette feuille ?” Ils me disent “non”. “Pourquoi vous dites que vous êtes blancs alors ?” Et là ils me disent : “ben, on sait pas, par habitude.” C’est ça qu’il faut déconstruire. » Deuxièmement, avec les enfants noirs : « Très souvent, je demande aux enfants noirs comment ils s’imaginent Dieu. Ils me répondent que c’est un homme avec une longue barbe blanche et des cheveux blancs. Tous me répondent qu’Il est blanc. Je leur rappelle : « On dit que Dieu a fait l’homme à Son image ; comment toi, petit garçon marron, tu peux imaginer que Dieu est blanc ? » Ils sont surpris… N’est-ce pas une preuve majeure du blanchissement de notre pensée ? » Voilà à quel type de « raisonnements » peuvent être confrontés les enfants lors de leur scolarité.
On frôle le racisme anti-blanc en permanence
Distribution des prix et endoctrinement woke : les lauréats du concours susmentionné – des élèves de la maternelle à la 6e, est-il nécessaire de rappeler – se verront offrir la collection complète des œuvres de Lilian Thuram, une photo dédicacée de l’auteur et une carte « L’Afrique au centre, changeons nos imaginaires ». Il serait souhaitable que les fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale se penchent plus avant sur les différentes actions menées par les « antiracistes » racialistes wokes dans nos écoles, lisent leurs œuvres et celles des théoriciens anglo-saxons qui les inspirent, et envisagent le désastre que serait une société qui n’entretiendrait des rapports entre les individus qu’à l’aune de leurs thèses. « Les concepts racialistes sont des concepts révolutionnaires qui se font passer pour réformistes mais engendrent en fait une société nouvelle radicalement conflictuelle, et qui devient incapable d’envisager même théoriquement un authentique monde commun », écrit Mathieu Bock-Côté dans son excellent essai, La Révolution racialiste. Le pseudo-antiracisme des entrepreneurs identitaires est en réalité un authentique anti-occidentalisme frisant souvent le racisme anti-Blancs et implantant dans le cœur des plus jeunes le rejet des valeurs et des symboles d’une civilisation que les activistes wokes leur enjoignent de détester. En montrant du doigt « l’homme blanc », Lilian Thuram essentialise un groupe humain et prête à chaque individu de ce dernier des tares et des défauts communs et supposément inhérents à une couleur de peau. En même temps, il enracine dans l’âme des « non-Blancs » les ressentiments et les frustrations qui ne peuvent que naître à l’énoncé d’une société « blanche » injuste, privilégiée et « suprémaciste », « institutionnellement » raciste. Cet énoncé est faux mais permet à ce pseudo-antiracisme de « rendre la pensée raciale acceptable et de faire de l’Occident l’objet principal d’une haine sans limites. De plus, « ce “nouvel antiracisme” recourt à des catégories raciales pour se définir dans ses fondements comme dans ses objectifs. D’où le paradoxe d’un antiracisme racialiste, voire raciste. C’est pourquoi il serait plus adéquat de le caractériser comme un pseudo-antiracisme, et, plus précisément, comme un antiracisme anti-Blancs. Mais un antiracisme anti-Blancs, c’est un “antiracisme” raciste ». (Pierre-André Taguieff, dans Marianne, le 25 octobre 2020).
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Lilian Thuram sait-il très exactement ce qu’il fait ? On peut en douter. Est-il le jouet d’idéologues décolonialistes et racialistes profitant de l’image de l’ancien défenseur de l’équipe de France « black-blanc-beur » championne du monde en 1998 ? C’est fort possible. Un des plus éminents en même temps que des plus pernicieux et fanatiques de ces idéologues se nomme Pascal Blanchard et vient de co-signer avec l’ex-footballeur un ouvrage intitulé Mes étoiles noires en image. Dans La France n’a pas dit son dernier mot, Éric Zemmour rapporte les propos que Blanchard lui a glissés à l’oreille, un soir de mai 2010, après un débat houleux lors d’une émission télévisuelle : « Tu pourras dire ce que tu veux. On s’en fout. On gagnera, on tient les programmes scolaires. » Blanchard, historien autoproclamé spécialiste de l’Afrique (1), se réjouit de voir la marionnette Thuram parrainer des concours scolaires soi-disant « contre le racisme », débiter des platitudes sur l’esclavage sur la radio publique ou tenir de laborieuses causeries décolonialistes dans les écoles. Avec ses amis Françoise Vergès, Éric Fassin et Christiane Taubira, il manigance depuis des années dans les coulisses politico-culturelles pour la création d’un Musée des histoires coloniales. La Maison des mondes africains, projet de l’ex-ministre de la Culture pouvant englober cette histoire coloniale, verra-t-elle le jour ? Il semblerait bien que oui : si l’on en croit Le Monde, cet établissement souhaité par Emmanuel Macron pourrait s’installer dans le bâtiment de la Fondation Cartier en 2025 ou 2026. Pascal Blanchard, déjà recruté par notre président pour diriger “Portraits de France”, un comité chargé de proposer les noms de personnalités « reflétant la diversité » pouvant devenir des noms de rues, attend beaucoup de cette nouvelle institution : propagande agressive, affichage médiatique, postes à pourvoir et voyages scolaires édifiants sont en vue.
Pour tenter d’éviter une fracture définitive de la société, et en espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard, il serait bon de protéger nos enfants contre l’entrisme à l’école des thèses et des slogans racialistes élaborés par des agitateurs professionnels et sectaires, et colportés par de pauvres bougres manipulés par des idéologues prêts à tout pour détruire notre pays. Si rien ne change, nous pouvons nous attendre au pire, c’est-à-dire à un conflit ethno-racial permanent, alimenté de surcroît par l’islamisme et par cette « excroissance hystérique du racisme anti-Blancs » (G.W. Goldnadel) qu’est le racisme anti-juif actuel, dont nous percevons les signes avant-coureurs dans l’actualité récente, celle, entre autres, des nombreux « faits divers » que les médias mainstream ont tant de mal à relater.
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(1) Sur CNews, en mars 2021, pour répondre à Bernard Rougier qui lui demandait s’il parlait une langue africaine, l’autoproclamé africaniste Pascal Blanchard a déclaré qu’on peut « travailler sur l’ensemble de l’Afrique » sans parler « les 76 langues des 76 pays » que compte l’Afrique. Quelques secondes auparavant, le même Blanchard s’était vanté d’avoir soutenu à la Sorbonne une thèse sur l’histoire de l’Afrique. En France, on peut donc passer une thèse sur l’histoire de l’Afrique dans une université prestigieuse tout en ignorant qu’environ 2000 langues sont parlées sur ce continent qui compte non pas 76 mais 54 pays. C’est bon à savoir.
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