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Comment? «Quelques jours pas plus» est un bide et «Transmania» un succès?

La gauche culturelle ne veut pas mourir, et ses dernières manigances semblent réjouir notre chroniqueur…


Comment? «Quelques jours pas plus» est un bide et «Transmania» un succès?
Les acteurs Benjamin Biolay et Camille Cottin, Cannes, mai 2019 © REX/SIPA

Cela prouverait-il, qu’en matière de censure, la fachosphère est diablement plus efficace que la gauchosphère ? Les éléments de réponse de Didier Desrimais.


Souvenez-vous. Il y a quelques mois, le bide monumental de Avant que les flammes ne s’éteignent – film censé dénoncer les « violences policières » en France avec Camélia Jordana dans le rôle d’Assa Traoré – était soi-disant dû à une campagne de la « fachosphère » sur le site d’Allociné. À cette occasion, la SRF (Société des réalisatrices et des réalisateurs de films) écrivait un communiqué pleurnichard pour dénoncer « une violente campagne de dénigrement relayée par la chaîne CNews et les réseaux sociaux » et des « commentaires haineux imputables à des groupes d’extrême droite ». [À ce sujet, voir mon article paru le 7 décembre 2023]. Le ridicule ne tuant pas, la SRF a remis ça à propos d’un autre film dont on peut d’ores et déjà dire qu’il sera un des plus gros flops cinématographiques de l’année.

Camille Cottin et Benjamin Biolay, pas « bankable » au box office

Quelques jours pas plus est un film pro-immigration. Comme on pouvait s’y attendre, cette énième production propagandiste est en train de se ramasser une gamelle taille XXL. La présence de Camille Cottin et de Benjamin Biolay dans les rôles principaux n’y change rien : les spectateurs français en ont soupé des leçons de morale cinématographiques et évitent comme la peste tous les films militants et lourdingues qui envahissent les écrans de cinéma pour vanter les supposés bienfaits de l’immigration. Mais pour Télérama, l’explication de cet échec est tout autre : ce film serait la « nouvelle victime des assauts racistes de la fachosphère » et « la cible d’une attaque coordonnée d’internautes d’extrême droite ». Et de renvoyer sur un nouveau communiqué larmoyant de la SRF prétentieusement titré « L’extrême droite attaque la Culture » dans lequel ladite SRF dénonce un « nouvel épisode de dénigrement ». Les réalisateurs mettent en garde : ils craignent de nouvelles « campagnes de censure » – pour ces geignards, toute critique d’un de leurs films équivaut à une censure – s’ils venaient à réaliser d’autres films « mettant en scène des personnes étrangères ou d’origine étrangère vivant en France et ceux questionnant les politiques de maintien de l’ordre ». Les pauvres chéris réclament le soutien des pouvoirs publics, des critiques, des sites spécialisés, de leurs collègues « créateurs » et du public. C’est à pleurer… de rire !

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En tout cas, si ce qu’affirment Télérama et la SRF est vrai, on peut dire alors que cette mystérieuse « fachosphère » est d’une efficacité redoutable. On ne compte plus le nombre de films qui lui doivent une carrière écourtée. La liste des bides est trop longue pour être reproduite ici. La Cour des comptes reprochait récemment au milieu cinématographique de taper un peu trop largement dans les différentes caisses d’argent public pour ne réaliser que des daubes ou, pour le dire à la manière diplomatique de Pierre Moscovici, « trop de films qui ne rencontrent pas leur public ». En effet, précisait l’institution chargée de contrôler l’usage qui est fait des deniers publics, un tiers des films réunit aujourd’hui moins de 20 000 spectateurs et seulement 2% des productions soutenues par l’avance sur recettes sont rentabilisées en salle. Grâce à Télérama et à la SRF, nous savons maintenant que ces lamentables résultats sont vraisemblablement dus au travail souterrain et énergique de… la fachosphère.

Les revers de la gauche culturelle

Si cela était avéré, il serait alors possible d’affirmer la chose suivante : la fachosphère est diablement plus efficace que la gauchosphère. La dernière fois que la gauchosphère a voulu s’attaquer bille en tête à un film dont le sujet ne lui plaisait pas, c’était à propos de celui sur Charrette produit par le Puy du Fou, Vaincre ou mourir. Le ban et l’arrière-ban de la gauche politico-médiatique s’étaient alors mis en branle : des journalistes de Libération, du Monde, de Télérama, de L’Obs, de la radio publique, ainsi que des députés et des historiens de gauche se frappèrent la poitrine en poussant des cris désespérés et en dénonçant pêle-mêle une « entreprise réactionnaire », un « message chrétien lourdement asséné », un « conservatisme affiché » ou « un film révisionniste ». Sur les réseaux sociaux, les insultes et les menaces tombèrent comme à Gravelotte. Résultat de cette campagne de critiques enragées : les producteurs et réalisateurs du film, qui considéraient que le succès serait complet si 100 000 spectateurs se déplaçaient dans les salles pour le voir, constatèrent, après une première semaine qui ne promettait rien de bon, que les salles se remplissaient au fur et à mesure que la gauchosphère se déchaînait. Finalement, ce sont presque 300 000 spectateurs qui sont allés voir Vaincre ou mourir – il n’est resté à la gauchosphère que ses yeux pour pleurer.

Ce retour de bâton étonnant semble d’ailleurs devenir une loi du genre. En ce moment, par exemple, la gauchosphère tente d’empêcher par tous les moyens possibles la promotion du livre de Dora Moutot et Marguerite Stern, Transmania. Sous la pression d’associations LGBT et de mouvements d’extrême gauche (comme “Jeunes insoumi.es Lyon”), et au mépris des lois sur la liberté d’expression et de celles sur la publicité, MM. Grégoire et Belliard, adjoints à la mairie de Paris, et M. Doucet, maire de Lyon, ont exigé de la société JCDecaux le retrait des affiches publicitaires sur ce livre dénonçant pourtant fort à propos les dérives de l’idéologie transgenre (cf. l’article de Jeremy Stubbs du 20 avril). L’association SOS Homophobie – subventionnée entre autres par la Ville de Paris – porte plainte contre Dora Moutot et Marguerite Stern pour « leurs propos dans Transmania ». France Inter n’invitera probablement pas ces dernières : la radio publique est trop imprégnée d’idéologie progressiste pour laisser entrer ces louves réactionnaires dans la bergerie woke. Dans la presse écrite, Le Figaro se démarque grâce à Eugénie Bastié qui a sélectionné quelques extraits de Transmania donnant envie d’en lire plus. Malgré les gesticulations de la gauchosphère ou, peut-être, une fois de plus, grâce à elles, Transmania se vend comme des petits pains, en particulier sur les sites de la Fnac et d’Amazon. Sur ce dernier, Transmania est numéro 1 des ventes. Sous le nom ou le pseudo de chaque personne laissant un commentaire sur le livre, il est précisé si l’achat a été effectué sur le site ou non (« Achat vérifié »). Il est intéressant de constater que les commentaires négatifs (qui ne représentent toutefois que 15 % de l’ensemble des commentaires) sont tous, je dis bien tous, rédigés par des personnes n’ayant… pas acheté le livre sur le site en question. Se pourrait-il que Transmania soit la victime d’une « campagne de dénigrement » orchestrée par la gauchosphère ? Nous n’osons y croire. Et pourtant… « Nous n’avons pu organiser aucune dédicace en librairie car ces dernières ont peur des événements, et je les comprends », regrette Dora Moutot dans un entretien donné au Figaro. La gauchosphère ayant de plus en plus de mal à masquer la réalité et à effacer ceux qui en rendent compte, elle enrage. Et devient de plus en plus bête. Tellement bête que son grossier travail de sape se retourne contre elle. Ainsi, rapporte Le Figaro, « les deux militantes féministes remercient, avec ironie, leurs nombreux détracteurs : “C’est grâce à la polémique que nous avons une telle visibilité”. »

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La gauche médiatique, malgré le silence de plomb dont elle l’a recouvert, n’a pas su empêcher non plus le succès phénoménal du dernier livre de Gilles-William Goldnadel, Journal de guerre. C’est l’Occident qu’on assassine. Facétieux, ce dernier demande régulièrement aux médias publics en général et à France Inter en particulier de continuer de l’ignorer ; il craint, dit-il, qu’une publicité par trop élogieuse émanant des « autorités d’occultation de l’odieux visuel public » ne soit contre-productive. Il n’a pas tort. Je ne résiste pas à l’envie de revenir, par exemple, sur le cas du film de Julie Navarro. Quelques jours pas plus a bénéficié d’une large promotion, agrémentée de discours lénifiants sur l’immigration heureuse, sur France Inter, France info, Fip et France 5. Résultat : après trois semaines d’exploitation en salles, seuls 45 280 spectateurs sont allés le voir. Ils n’étaient déjà plus que 6100 la troisième semaine. Ça sent le sapin.

Avis aux amateurs de cinéma désirant utiliser judicieusement leur temps et leur argent : le film du réalisateur belgo-marocain Jawad Rhalib, Amal, un esprit libre, est sorti. Ce long-métrage évoque crûment la réalité de l’École confrontée à la montée de l’islamisme. Jean-Paul Brighelli en a fait une critique enthousiaste dans ces colonnes. La Croix, Le Monde et Télérama, en revanche, n’ont guère goûté ce film « trop manichéen » et « sans nuances », selon eux. La palme de la critique vaseuse revient sans conteste à Libération, quotidienqui se surpasse régulièrement quand il s’agit de ne pas voir la triste réalité et les phénomènes qui nous pourrissent la vie : le film de Jawad Rhalib dresserait un « portrait hypocrite et caricatural de l’islamisme homophobe », entre autres âneries. Ce film évite si peu les sujets qui fâchent qu’il rencontre les plus grandes difficultés quant à sa distribution dans certaines banlieues où les propriétaires de salles de cinéma craignent des réactions violentes de la part d’un certain public – comme c’est bizarre ! Mais j’y suis – où avais-je la tête ?  – c’est sûrement encore un coup de… la fachosphère !

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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