Il ne reste qu’à pleurer, comme la Mogherini (voir la vidéo ci-dessous). Le terrorisme frappe, on ne peut rien. Il touche Bruxelles comme si c’était chez nous. On sait qu’on y aura encore droit. Encore plus de contrôles ? Plus d’agents secrets ? Doublement, triplement, cinquantuplement, centuplement des effectifs de policiers, de soldats, de ce que l’on veut ? Personne n’est dupe. Ce n’est pas ce qui nous protégera. Qu’est-ce qui empêcherait Tristan X., fraîchement converti aux beautés du salafisme, de travailler à son tour à la gloire d’Allah ? Rien. Pour peu qu’il ait été aussi malin que ses vaillants prédécesseurs, il lui suffira juste de se débrouiller pour dissimuler une kalach, grimper dans la première rame venue, actionner la poignée d’arrêt d’urgence entre deux stations et puis s’atteler à détruire une petite centaine de vies.
La réponse n’est pas dans la démonstration de puissance. Non. Pour éviter le prochain attentat, il aurait fallu traiter le problème à la racine. Il aurait fallu dire que l’islam est une religion qui n’a pas vécu le parcours de l’Occident vers la démocratie libérale. Il aurait fallu mobiliser toutes les forces vives de la nation pour réaffirmer ce en quoi nous croyons, nous tous, collectivement. Il aurait fallu dire quelles sont nos valeurs et en quoi elles ne sont pas compatibles avec certaines pratiques de l’islam. Il aurait fallu un travail de fond pour désamorcer ce qu’il y a de dangereux dans une foi religieuse à l’ancienne. Il aurait fallu faire beaucoup de chose. C’est le chemin contraire qui a été suivi. Nous avons accru la liberté individuelle, multiplié les droits ; c’était essentiel. Mais nous avons oublié de travailler, d’affirmer et de célébrer ce qui nous est commun. Il était temps, certains s’en rendent compte.
Presque vingt-six ans de rien du tout
La classe politique est nulle, supernulle, archinulle, de droite à gauche, de gauche à droite. Elle le sait aussi bien que vous, elle essaie de le cacher et montre les muscles. Elle a été incapable de produire un discours politique consistant et intelligent sur la question de l’islam en France. Aucun. Le vide sidéral. Pourtant, le temps ne lui a pas manqué. La question ne date pas du 11 janvier 2015. Elle ne date pas non plus des petites aventures de Mohammed Merah en 2012. Non, souvenez-vous, c’est dès 1989 que la société commence à prendre conscience du problème avec le séparatisme musulman. Oui, c’est dès l’affaire du voile, à Creil, au collège Gabriel-Havez, dès septembre 1989. Il y a un peu plus de vingt-six ans. On a eu presque vingt-six ans de rien du tout.
La classe politique est nulle, supernulle, archinulle et va en mourir. Les attentats vont la détruire. Ils mettent à jour non pas son impuissance, ça on le savait, mais son impuissance totale, complète, définitive. Le peuple ne peut pas tolérer que l’on assure pas sa sécurité. C’est la raison d’être première de l’État. Il doit nous protéger contre ce qui menace nos vies. Il est là pour lutter contre l’ennemi. En France, l’État est né pour ça, empêcher les catholiques et les protestants de se mettre dessus. Coup de chance, cette fois, le mal n’est pas chez nous ! On va pouvoir enfin se dire que, cette fois-ci, c’est la bonne, un débat intelligent va naître ! On reprend toujours espoir, nous, Français, qui croyons tant à la politique. Belle illusion. On ouvre nos ordinateurs, on tombe sur la guerre des tweets entre machin et bidule. On tend l’oreille, on entend parler de déchéance de nationalité, et que ça suffira. Un ancien roi de France vient nous dire que ce qu’il se passe, ce n’est vraiment pas bien et un binoclard énarco-normalien essaie de nous faire croire qu’en fait, c’est un révolutionnaire et qu’il va tout changer. Vingt-six ans pour arriver à ça. C’est acté, elle ne peut plus rien faire pour nous cette classe politique. Elle a été incapable de déceler et prévoir le mal, pourtant si précoce en France. Elle n’a aujourd’hui toujours rien à nous dire. Le peuple s’en débarrassera, ou la purifiera. Mais pour l’instant, le boulevard est grand ouvert à qui on sait. Et il ne nous restera plus qu’à pleurer.
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