Les bouleversements démographiques qui attendent la France sont encore devant nous.
Le temps presse : à force d’aveuglements idéologiques et de mensonges officiels, le basculement civilisationnel approche. Or le plus rageant est d’entendre, chez les plus honnêtes du Camp du Bien, l’aveu tardif de leurs erreurs de jugement, tant sur l’immigration que sur l’importation subséquente d’un islam totalitaire et suprémaciste. Lionel Jospin, haute figure du socialisme français, est de ces honnêtes hommes. Peut-être a-t-il été aussi décillé par son épouse, Sylviane Agacinski, philosophe en prise avec le monde réel, donc en rupture avec le conformisme intellectuel.
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Jospin favorable à l’interdiction de l’abaya
Sur France Inter l’autre jour, l’ancien Premier ministre a en tout cas déclaré, s’opposant à l’offensive islamiste à l’école publique à travers le port de l’abaya : « Sur ces questions, j’ai personnellement évolué ». En 1989, confronté aux premières apparitions du voile, celui qui était ministre de l’Education nationale s’en était remis lâchement aux chefs d’établissement. Il explique aujourd’hui : « Il n’y avait pas eu le 11-Septembre, l’Etat islamique, un développement de l’islamisme massif ». Déjà, en 2002, Jospin avait également reconnu avoir « péché par naïveté » en pensant : « Si on fait reculer le chômage on fera reculer l’insécurité ; or cela n’a pas d’effet direct sur l’insécurité ». Il n’empêche : il n’était pas sorcier, dès 1989 (je peux en témoigner), de déceler les dangers contenus dans l’importation d’un islamisme guerrier et dans la constitution d’une contre-civilisation revancharde. Mais l’aveu de Jospin reste malheureusement l’exception.
Comme le rappelle Pierre Albertini (Le Figaro, 31 août), face à la perpétuation de l’immigration de masse (majoritairement musulmane) « un calcul mathématique simple confirme la baisse inexorable des Français de souche et la hausse corrélative des immigrés qui se retrouveront peu ou prou à égalité en 2070. »[1]
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Tous ne font pas leur mea culpa
Or cette perspective d’une substitution identitaire et d’une rupture anthropologique persiste, pour les tenants d’un « progressisme » sans affect et insensible à « l’homme réel », soit à être niée soit à être applaudie. Rien n’est plus convenu, chez les penseurs atteints de rhinocérite, que de récuser la perspective d’un grand remplacement, perçu comme une théorie complotiste par les perroquets médiatiques. Un rapport de l’Institut Montaigne, signé de Bruno Tertrais, s’enchante du fait que « la France s’apprête à connaître un déclin de sa population que seule l’immigration pourrait combler à court et moyen termes » (lire la critique qu’en fait ce mercredi Pierre Vermeren dans Le Figaro). Dans Libération du 29 août, Nicolas Cadène, ancien membre de l’Observatoire de la laïcité, organisme qui s’était fait remarquer par sa complaisance face à l’islam, fustige « le bon sens », associé au « camp réactionnaire (qui) rêve d’un passé qui devrait lui faire honte » et du « retour d’un roman national rance ». La haine de la France française s’est enracinée dans l’ « intelligentsia » mondialiste. Elle ne fera pas son mea culpa. Reste à lui tourner le dos.
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