Les juifs attendent-ils vraiment qu’on les « aime », ou plutôt qu’on ait pour eux suffisamment de respect pour les laisser vivre en paix?
Peu nombreux furent ceux qui méritèrent le titre de Justes à l’époque où les nazis, secondés par les collaborateurs français, se déchainaient contre les juifs. Du moins savait-on alors à quoi on s’exposait, et pourquoi on le faisait. Se sentait-on pour autant philosémite ? Aux yeux de la plupart des Justes – des gens simples souvent, plus que des intellectuels – cela « ne se faisait pas » d’envoyer des familles entières à l’abattoir et de gazer des enfants. Point n’était besoin d’« aimer » spécialement les juifs pour s’opposer à leur extermination. En serait-on encore capable aujourd’hui où l’antisémitisme à nouveau sévit, orchestré cette fois par l’islamisme radical ? Il devrait être au moins possible de témoigner aux juifs de France et d’ailleurs solidarité et sympathie tout en restant conscient de la complexité de la situation au Proche-Orient. Car les milliers d’enfants palestiniens qui sont déjà morts ou vont mourir sous les bombes n’autorisent pas à condamner globalement « les juifs », d’autant qu’une bonne partie des Israéliens combat la politique du gouvernement Netanyahou et souhaite la paix avec ceux des Palestiniens qui la veulent aussi.
Amitié mystique
Comment donc être philosémite aujourd’hui ?
