Une fois après avoir dit comme tout le monde que ce nouveau gouvernement, c’était beaucoup de bruit pour rien, vous marquerez des points en ayant un commentaire politique précis pour chaque membre du nouveau casting de MM. Barnier et Macron… Les fiches de Céline Pina qui suivent vous permettront de faire forte impression.
Le gouvernement le plus à droite depuis les gouvernements Fillon ! Voilà comment une partie de la presse présente l’équipe de Michel Barnier. Le plus drôle c’est qu’il n’y a aucune réalité concrète derrière cet affichage outrancier visant à induire l’idée que la réaction est au pouvoir. D’abord parce que les personnalités en question sont loin d’être des boutefeux et des extrémistes, ensuite parce que les réalités mathématiques sont têtues : ce gouvernement n’a pas de majorité et sa longévité est tributaire du bon vouloir de son opposition, ce qui rend d’emblée caduque l’espoir de rivaliser avec Mathusalem.
Technique et politique
La liste des ministres du gouvernement Barnier contient très peu de noms connus des Français, y compris parmi ceux qui sont en haut de la liste protocolaire. Cela dit tout du déclin de la politique et de la fonction ministérielle. Avant, devenir ministre était soit un bâton de maréchal, soit la reconnaissance d’un parcours politique intéressant, d’une capacité à faire partager une vision, une ambition ou tout du moins une réforme. Aujourd’hui cela devient un premier poste, une sorte de phase de test ; on assiste à la prise de pouvoir de l’équipe réserve. D’où la domination des profils techniques : les noms d’école prestigieux mis en avant remplacent l’expérience et la connaissance des hommes. Ils permettent d’afficher une compétence sans jamais se poser la question de savoir si elle est utile et adaptée au rôle. Or Emmanuel Macron a montré à quel point les gouvernements techniciens ne sont pas meilleurs que les autres, voire accentuent le déclin faute de gouvernail avant tout mais aussi de finesse dans la connaissance des réalités humaines et territoriales. La gestion, même en bon père de famille, si elle n’est pas à négliger, n’est ni un projet, ni un avenir. Voilà pourquoi elle relève de l’administration et non de la politique.
A ce triste constat en train de devenir structurel, s’ajoute un élément conjoncturel fort. Personne ne pense qu’Emmanuel Macron a encore un destin et trop de monde doute qu’il ait même encore un avenir. Pour autant, il est là. Tout sauf discret, tout sauf capable de retenue et de discernement dans la conduite. Il veut tellement être au centre du jeu que gouverner avec ce président-là, c’est être réduit à servir sa communication, c’est accepter la mission au nom de la France pour terminer dans des affrontements stériles avec un étourdi et sa côterie… D’autre part, la petite musique du président empêché de finir son mandat est dans toute les têtes et si cette attente ne se réalise pas, tout le monde a compris que lier son sort au sien, c’était se retrouver disqualifié lorsque les cartes seront rebattues. Il y a donc peu d’espoir que l’engagement aboutisse à quelque chose et beaucoup de chances qu’il nuise aux ambitions ultérieures. Cela, les politiques le savent.
Mission impossible, si vous l’acceptez : le budget
Cette équipe mélange donc personnalités aux profils de techniciens et grands élus locaux. Ceux qui n’ont rien à perdre à acquérir un peu de notoriété, et savent qu’on ne leur fera pas grief s’ils échouent là où personne ne s’attendait à ce qu’ils réussissent. Sa composition sur la forme est donc des plus classiques. On y retrouve la nécessité de nourrir chacun
