Alors que l’ancien Premier ministre Manuel Valls évoque à la radio la possibilité d’une mise sous tutelle de Sciences-Po, la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau apparait très affaiblie après un véritable Munich de la pensée. La direction de l’école s’est engagée à suspendre les sanctions contre les étudiants bloqueurs, et à laisser le « comité Palestine » organiser une grande réunion jeudi.
L’entrisme palestinien à Sciences-Po n’est pas le problème : depuis les années soixante-dix, l’Éducation nationale et l’Université sont les terrains privilégiés de l’agitation subversive de la gauche. (J’ai eu, à cette époque, ma part d’éducation marxiste à la faculté de droit de Nantes). Mais cette politisation restait jusqu’alors une anomalie contournable. Elle devient préoccupante quand elle ne rencontre plus d’obstacles.
Un Munich de la pensée
C’est ce qui s’est produit, vendredi soir, avec la capitulation de la direction de l’école parisienne, félicitée pour son attitude par Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur. Les deux autorités ont renoncé à sanctionner les bloqueurs du Comité Palestine, keffiehs et drapeaux palestiniens en emblèmes, et ont promis de réexaminer les « partenariats de l’école avec les universités et les organisations soutenant l’État d’Israël ». « C’est un Munich de la pensée », a estimé ce lundi Manuel Valls, sur Europe 1.
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Cette reddition devant une offensive islamiste minoritaire, construite sur la propagande anti-israélienne et pro-Hamas, révèle la faiblesse et le doute qui habitent Sciences-Po et le gouvernement. Là est le poison. Il pourrait devenir mortel s’il devait se propager. Or Emmanuel Macron, obnubilé par la menace russe, sous-évalue l’endoctrinement frériste, qui manie la victimisation palestinienne et la culpabilisation judéo-occidentale. L’accusation en islamophobie permet même aux auteurs de La France tu l’aimes mais tu la quittes de convaincre des commentateurs paresseux de la réalité d’un racisme français, tandis que les musulmans ne cessent pourtant, en masse, de rejoindre la France.
Sombres perspectives
La perte de confiance de l’ennemi à conquérir est la condition de sa reddition. Sur ce terrain psychologique, l’islam révolutionnaire est redoutablement habile.
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Les petits bourgeois progressistes de Sciences-Po, réduits à jouer les idiots utiles du djihadisme anti-occidental, seraient les premières victimes de cette idéologie totalitaire si elle venait à gagner. Mais les remparts à cette offensive sont fragiles. Si Sciences-Po et le gouvernement sont déjà dans la soumission, la résistance ne viendra pas non plus de Macron. Le président est prisonnier de ses obsessions à promouvoir une Europe supranationale et à faire de Vladimir Poutine la cause de l’insécurité des nations. Or s’il est un ennemi de l’Europe et de la France, c’est le Turc Erdogan, câliné par l’Union européenne. La Turquie occupe, à Chypre, une partie d’un pays européen. Elle soutient l’Azerbaïdjan contre les chrétiens martyrisés d’Arménie, finance les mosquées islamistes en France et intime aux Turcs immigrés de ne pas s’assimiler. « Notre Europe est mortelle », a voulu dramatiser Macron, vendredi, lors de son second discours-fleuve (près de deux heures) sur l’Union européenne, à la Sorbonne. En réalité, c’est la France qui pourrait disparaître, absorbée par une Union sans âme ni mémoire et effacée par ses fossoyeurs au pouvoir.
Cette perspective n’a pas fini de mobiliser les citoyens. Ceux-ci redécouvrent les vertus de la France souveraine et enracinée. Ils mesurent les dangers de l’islamisme et de ses collabos. Cette autre subversion, nationale cette fois, accuse les fausses « élites » de leur lâcheté. Elle a le nombre avec elle, contrairement à l’islamo-palestinisme soutenu par l’extrême gauche qui se noie. Reste à cette France encore trop silencieuse à se faire entendre ; ça urge.