Comité Orwell: le pluralisme au secours de la crédibilité journalistique


« Ni police de la pensée, ni minute de la haine. » C’est à l’initiative d’Alexandre Devecchio, journaliste pour les pages Débats et Opinions du Figaro et responsable du site FigaroVox, que s’est créée une association dont vous devriez entendre parler dans les mois qui viennent… Le Comité Orwell milite « pour la défense du pluralisme des idées et de la souveraineté populaire ». Association présidée par notre illustre camarade Natacha Polony, elle a également pour membres fondateurs l’économiste hétérodoxe Jean-Michel Quatrepoint, et notre consœur hétérosexuelle Eugénie Bastié.

Pourquoi un lancement en ce jour anniversaire du « Non » au référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen ? Parce que cette « rupture démocratique » reste en mémoire des 55% de Français dont le vote a été piétiné par l’adoption du Traité de Lisbonne en 2008. Et plus largement, par le consensus implacable des élites politiques et médiatiques en faveur de l’intégration européenne. Il y a dix ans déjà, pigistes et autres prolos étaient tenus de la boucler face aux éditorialistes et à leurs copains politiciens, dépositaires de la bonne parole.

orwell le monde

Natacha Polony explique aussi le choix de rendre hommage à George Orwell par l’omniprésence actuelle d’une sorte de novlangue politico-médiatique qui rend impossible l’expression du moindre point de vue divergent : « Nous sommes dans une époque de manipulation des mots, de transformation des vérités, où l’on ne débat pas avec celui qui pense différemment mais où on l’ostracise. Nous vivons ainsi quotidiennement la fameuse « minute de la haine » relatée dans le roman d’Orwell ». Tiens, on dirait du Causeur

Résultat : « La façon dont une partie des Français a cessé de croire en la parole journalistique devrait nous inquiéter profondément », alerte la Présidente, qui développe dans une interview au FigaroVox. L’objectif de sa petite bande est donc « la reconquête d’une forme de crédibilité ». Comment ? « Nous allons mettre en place, par des tribunes, des conférences ou des colloques, une réflexion et faire entendre des voix qui n’auraient pas forcément droit de cité alors que nous considérons qu’elles peuvent apporter quelque chose. Nous allons faire en sorte de nourrir le débat d’idées en France. »

En 24 heures, la page Facebook du Comité Orwell a déjà réuni plus de 1000 fans. Et tous les journalistes qui le souhaitent pourront bientôt en devenir membres, moyennant une petite souscription. Une tribune signée par les représentants de l’association paraîtra dès la semaine prochaine dans Marianne, et une première réunion devrait avoir lieu dans le courant du mois de juin. Il se pourrait que vous nous y croisiez…



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est journaliste.

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