Pour le 400e anniversaire de Molière, la troupe du Français a eu l’idée de remonter la première version du Tartuffe. Et pour concrétiser cette louable initiative, elle a demandé à un universitaire de reconstituer le texte perdu. Mais pour le jouer, nos comédiens ont choisi un metteur en scène de « l’extrême contemporain », et ils en sont ravis. C’est dur d’être fêté par des cons.
À la Comédie-Française, pour ouvrir la saison marquant le 400e anniversaire de la naissance de Molière, Éric Ruf, administrateur de la Maison, a décidé de monter la version première du Tartuffe, en trois actes, qui a été jouée une fois, le 12 mai 1664 devant Louis XIV, et aussitôt interdite pour des raisons politico-religieuses. La version que nous connaissons tous est celle que Molière a réécrite en 1669 et en cinq actes. Le manuscrit de la première version aurait été perdu, mais ces dernières années, Georges Forestier, professeur émérite de littérature française à la Sorbonne et grand spécialiste de Molière, s’est mis en tête de reconstituer ce texte originel par un travail de recherche et de « génétique théâtrale ». Forestier se compare à un restaurateur de tableaux. Retrouver un Poquelin « pur » pour ses 400 ans… de quoi satisfaire les âmes doucement conservatrices. Mais… c’est sans compter avec la Comédie-Française et son directeur ! Jugeons sur pièce les
