Accueil Édition Abonné Avril 2022 Combattre l’islamisme d’atmosphère

Combattre l’islamisme d’atmosphère

À quand un front républicain contre l'islamisme?


Combattre l’islamisme d’atmosphère
Mohamed Louizi © D.R.

Emmanuel Macron n’a pas su lutter contre l’islamisme. Au lieu d’imposer des mesures radicales pour stopper cette idéologie djihadiste qui gangrène notre société, le « en même temps » présidentiel l’a laissé prospérer.


Depuis les attentats islamistes de mars 2012, commis par Mohammed Merah, l’opinion publique française cherche, avec civisme et retenue, à comprendre les ressorts de la violence islamiste, à trouver les mots justes pour nommer le mal et le combattre, par les seuls moyens dont dispose notre démocratie éprouvée.

Bilan d’une décennie fatale

En dix ans, au rythme des attaques au couteau, des véhicules-béliers et des tirs à la kalachnikov au cri d’« Allahou akbar », on a lu toutes sortes d’analyses – thèse fumeuse du « loup solitaire », psychiatrisation de prétendus « déséquilibrés » –, pour converger difficilement vers la thèse plus réaliste du « djihadisme d’atmosphère », avancée par Gilles Kepel. Toutefois, ces délires islamo-gauchistes ont la peau dure, refusant par idéologie ou clientélisme de constater la « radicalisation de l’islam » dans bien des territoires – Roubaix, Tourcoing, Grenoble, Trappes, Stains, Denain, Liévin, Lille, Nice, Décines, Mulhouse, Dijon, Béziers, Lunel, Besançon, Bordeaux, Valence, Lyon, Le Havre, Saint-Denis, Maubeuge et j’en passe.

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À la veille de l’élection présidentielle, le thème de l’islam (refoulé par l’invasion de l’Ukraine) s’impose avec force. Et pas seulement parce que des candidats de droite, en particulier Éric Zemmour, en parlent ouvertement. Si les citoyens français n’opposent pas encore la violence à la violence malgré les attaques, les provocations et les intimidations, ils n’en sont pas moins inquiets de ce que pourrait être le visage culturel de la France de demain. Ils le font savoir. Il faut agir avant qu’il soit trop tard. Il suffirait d’un Bataclan à l’envers, d’un Christchurch quelque part dans l’Hexagone, pour que tout bascule. Le risque de la guerre civile, déjà en gestation pour autrui sur le sol français, est à prendre très au sérieux. D’autant que cet « autrui » est désormais connu, identifié et nommé.

Fresque de l’artiste de rue Christian Guémy, alis C215, en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, Paris, 6 janvier 2022 © Thomas COEX/AFP

Les candidats aux prochaines élections (présidentielle et législatives) doivent prendre l’engagement de terrasser ce mal à la racine. Il ne s’agit pas seulement de surveiller et contrer le « djihadisme d’atmosphère » mais, plus globalement, de s’attaquer à sa matrice nourricière et son réseau associatif : l’islamisme d’atmosphère. On ne peut que regretter le temps perdu durant les deux mandatures précédentes. Il a fallu attendre le 25 avril 2019, presque à mi- mandat, pour que le président de la République s’exprime, enfin, sur la laïcité. Ce jour-là, Emmanuel Macron a promis d’être « intraitable » face à « l’islam politique qui veut faire sécession avec notre République ». Le président a trouvé des mots justes pour réaffirmer son plein attachement à la loi de 1905. Le ton grave, il a, enfin, nommé l’islam politique et pointé du doigt le communautarisme qu’il engendre et la sécession qu’il risque d’entraîner.

Cependant, « en même temps » et malgré les alertes, son parti, à l’approche des municipales de 2020, s’est laissé infiltrer par de jeunes islamistes redoutables qui ont fait perdre le Nord au Parti socialiste, notamment dans le Denaisis et dans le Valenciennois. Le 29 mai 2019, son ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a rompu le jeûne du mois de ramadan, dans le fief d’un frère musulman établi à Strasbourg, en terre concordataire. Pis, Emmanuel Macron lui-même et son Premier ministre, Édouard Philippe, étaient bel et bien annoncés en ouverture et en clôture de la Conférence internationale de Paris pour la paix et la solidarité, qui s’est tenue au palais Brongniart le 17 septembre 2019. Cette conférence était organisée par la LIM (Ligue islamique mondiale) un puissant outil islamiste prosélyte, créé


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Avril 2022 - Causeur #100

Article extrait du Magazine Causeur




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Ancien membre du mouvement marocain Attawihid wal’slah, du PJD et de l’UOIF et ancien président des Etudiants Musulmans de France-Lille.

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