Accueil Édition Abonné Colombes, Montrouge, Valence: incidents isolés ou climat de pré-“guerre civile”?

Colombes, Montrouge, Valence: incidents isolés ou climat de pré-“guerre civile”?

Des faits pas si divers


Colombes, Montrouge, Valence: incidents isolés ou climat de pré-“guerre civile”?
Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Selon Eric Zemmour, la France est menacée par la guerre civile. Alors que l’essayiste et Jean-Marc Morandini déambulent ce matin en ethnologues à Drancy pour CNews, Aurélien Marq revient sur les agressions au couteau de Colombes et de Montrouge de la semaine passée. Analyses.


« Un barbu, c’est un barbu. Trois barbus, c’est des barbouzes ! » disait Lino Ventura dans “Les Barbouzes”. S’obstiner à traiter comme des faits divers isolés les multiples occurrences d’un phénomène de masse est un non-sens, et un non-sens dangereux.

Ainsi, le 22 octobre à Colombes, un homme (a priori d’origine serbe) a attaqué les policiers avec un couteau en hurlant « Allahu akbar ». Cri décidément bien peu pacifique pour une religion qui se prétend « de paix et de tolérance », comme lorsqu’il a été hurlé lors de l’hommage à Samuel Paty par ce collégien dont le père a voulu ensuite incendier le collège à Valence…. N’oublions pas que cette expression, souvent traduite par « Dieu est grand », signifie en réalité « Allah est (le) plus grand » : il s’agit d’Allah, non d’un autre dieu, et il est proclamé non seulement grand, mais plus grand : plus grand que les lois humaines que représentent la police ou l’école, par exemple.

Est-on chez nous ?

Quelques jours plus tôt, c’était un demandeur d’asile venu du Bangladesh qui, à Montrouge, menaçait les policiers avec un couteau, alors que ceux-ci intervenaient pour l’empêcher de s’en prendre aux bureaux locaux de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Ce migrant n’ayant pas supporté de se voir refuser un logement.

Car, comme le proclament entre autres les migrants sans papiers qui ont défilé dans les rues de Paris ce même 22 octobre, en présence des forces d’une Préfecture de police qui s’est bien gardée de les contrôler et de les arrêter, se faire offrir un logement aux frais du contribuable français est désormais considéré comme un droit par quiconque entre sur un territoire dont on se demande s’il est encore vraiment le nôtre.

A lire aussi: «Rente mémorielle» de l’Algérie: Macron a raison

De quels phénomènes d’ampleur ces faits sont-ils les illustrations, pixels de couleur que certains prétendent traiter isolément en refusant de voir l’image qu’ils dessinent ?

Déferlement migratoire, documenté à la perfection par l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, avec la complicité d’acteurs publics qui subventionnent abondamment les associations complices des passeurs mafieux. Non pas « grand remplacement » mais conquête, car il ne s’agit pas de prendre la place du peuple français mais de le soumettre, pour continuer à bénéficier « d’aides » dont il devient impossible de nier qu’elles sont l’habillage d’un « tribu aux barbares » que la lâcheté de nos gouvernants nous impose de payer.

A lire aussi: Natalité: le basculement en cartes et en chiffres

Imprégnation islamique et islamiste, ce que Gilles Kepel appelle à juste titre le « jihad d’atmosphère ». Jusqu’à quand nos dirigeants refuseront-ils de tirer toutes les conclusions nécessaires de cette observation simple : le problème n’est pas le terrorisme, mais l’islamisation ?

Il nous faut rappeler autant que nécessaire que le jihadisme n’est pas un ennemi, mais un mode d’action parmi d’autres de l’ennemi islamiste, dont le but n’est pas la violence pour la violence, mais d’imposer l’islam comme norme, au double sens de « normal » et de « normatif ».

De cette normalisation d’un islam de plus en plus ouvertement normatif, qui ne touche pas que la France, découlent aussi bien l’assassinat de Sir David Amess que la cafet’ 100 % halal de Sciences-Po Grenoble, et d’innombrables agressions qui ont en commun d’avoir pour auteurs des gens élevés dans le mépris des non-musulmans et de leurs lois, et pour victimes les représentants d’un peuple psychologiquement désarmé, systématiquement et violemment culpabilisé dès qu’il ose ne serait-ce qu’envisager l’idée de ne plus se laisser faire. Agressions, donc, qui ne sont pas les faits isolés d’une délinquance en hausse, mais les escarmouches provoquées par les francs-tireurs d’une pré-guerre civile de moins en moins larvée.

Trois mois de prison avec sursis pour des menaces sur policiers

Démission de l’État et trahison du système judiciaire : l’absurdité de cette scène où les forces de police escortent une manifestation de migrants illégaux au lieu de les interpeller pour permettre leur expulsion – mais on connaît le taux d’exécution ridiculement faible des obligations de quitter le territoire français (OQTF), est la même que l’absurdité de cette décision de « justice » – qui n’a plus de « justice » que le titre usurpé – relaxant le demandeur d’asile de Montrouge des menaces envers les policiers, et qui pour tout le reste ne le condamne qu’à trois mois de prison avec sursis. On ne peut que se demander quelle aurait été la sanction si un Français avec ses papiers menaçait un juge avec un couteau, et on ne peut aussi que constater que ce migrant n’a pas été expulsé – évidemment.

Oh, bien sûr, nous entendrons les habituelles explications à base d’État de droit – trahison de ceux qui invoquent sans cesse l’État de droit pour justifier les biais d’une magistrature qui donne la primauté à la lettre des lois sur leur esprit, et à son idéologie sur la volonté générale et le bien commun. Trahison d’autant plus grave qu’elle aboutit à rendre haïssable aux yeux de nos concitoyens l’idée même d’État de droit, la rendant synonyme d’obstination à refuser de protéger les honnêtes gens contre les prédateurs.

A lire aussi: Pourquoi Marine Le Pen demeure au centre de gravité de l’arc politique français

Violence croissante, aussi : il n’y a au fond qu’à Colombes que l’on a le sentiment d’une conclusion logique et normale, puisque les policiers ont tiré et que leur agresseur est mort. Tragiquement révélateur ! Nos forces de sécurité – police, gendarmerie, militaires engagés dans la mission Sentinelle – n’ont plus seulement à affronter la délinquance, c’est-à-dire des déviances individuelles marginales au sein d’une société globalement apaisée, mais tout autre chose : une contre-société prédatrice, brutale, conquérante, qui s’attaque aux Français mais aussi à la France, à la fois en tant que nation et en tant que culture.

Une contre-société prédatrice

Face à cet ennemi, car il s’agit bien d’un ennemi et non d’un adversaire, il est urgent de repenser le cadre légal d’ouverture du feu de nos forces de l’ordre, afin de garantir leur sécurité juridique – le déni de réalité de Montrouge est terrible et inquiétant : ce tribunal qui a relaxé leur agresseur, qu’aurait-il fait si les policiers avaient tiré ? Il faudrait, par exemple, ajouter une « présomption d’absolue nécessité » à l’article L435-1 du Code de la sécurité intérieure, la généralisation urgente des caméras individuelles (demandée par les Forces de l’Ordre depuis plus de dix ans) permettant de s’assurer que les éventuels « cow-boys » tentés d’en abuser s’abstiennent de tout excès.

Mais au-delà de la nécessaire réflexion juridique, l’essentiel demeure : alors que la contre-société prédatrice qui nous agresse est de plus en plus violente, nous sommes collectivement de plus en plus désarmés, intellectuellement, moralement et physiquement, et même ceux dont le métier est de nous défendre apprennent à ne surtout pas utiliser leurs armes, plutôt qu’à les utiliser à bon escient.

Au risque du cliché, on peut légitimement parler de castration des forces de l’ordre par l’institution judiciaire (la gauche héritière du juge Baudot a, hélas, bien travaillé) et par un climat médiatique et politique qui relève du suicide collectif. Migrations incontrôlées, islamisme conquérant, démission de l’État et trahison de l’institution judiciaire, urgence d’un réarmement juridique des forces de l’ordre et d’un réarmement moral collectif, voilà des thèmes dont les candidats à la magistrature suprême doivent tous s’emparer. On peut craindre que l’enjeu aujourd’hui n’est plus de décider des orientations politiques de la France, mais de lui donner – ou non – des chances de survivre.




Article précédent Quand la télé ne jette plus un voile sur la banlieue
Article suivant Un débat démocratique est-il encore possible?
Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération