Nous apprenons, par Libération, que « Daniel Cohn-Bendit critique la position de Frédéric Mitterrand sur Polanski ». Nous ne relèverons pas la formulation pour la moins ambiguë de la phrase, nous nous contenterons de souligner qu’il y en a tout de même qui ne manquent pas d’air, chose normale me direz-vous pour un écologiste. Mais tout de même, reprocher à Frédéric Mitterrand d’avoir qualifié « d’absolument épouvantable » l’arrestation de Polanski au prétexte que, nous dit notre libéral-libertaire préféré : « C’est une des histoires les plus dures puisque c’est vrai qu’il y a eu viol sur une jeune fille de 13 ans » est quand même extrêmement gonflé. Surtout de la part d’un homme qui, en bon représentant de ce néofascisme de l’idéologie du désir dont parlait le regretté Michel Clouscard, avait, vers 1975, écrit des choses plus que sujettes à caution sur la sexualité des enfants. Cela lui avait été rapproché de manière bien maladroite et inélégante par Bayrou pendant les Européennes. Est-ce à cette occasion que Cohn-Bendit a été contaminé par un virus bien plus redoutable que le H1N1, celui de la balance pour reproduire à son tour, comme les enfants maltraités, ce qu’il a subi ? Ou est-ce parfum d’ordre moral que, allez savoir pourquoi, nombre de Verts trainent dans leur sillage tant ils sont persuadés d’être dans le camp du Bien ?
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