Éric Neuhoff nous invite à son raout d’automne ; un verre à la main, l’imper de la nostalgie sur l’épaule, nous partons à la rencontre de figures disparues.
Dans la chronique comme ailleurs, il y a les parvenus et les aristocrates, les ânonneurs d’actualités et les possédés du rétroviseur, les courriéristes fatigués et les distillateurs de nostalgie. Ceux que l’on continue de lire, chaque semaine, dans le Figaro depuis tant d’années et d’autres confrères qui ont tellement de mal à écrire deux feuillets sans les plomber de prétention et d’instructions ineptes.
Pudique jusqu’à l’ascèse, secret par nature, Neuhoff tacle, amuse, ravive, lustre le passé, embellit les gloires d’antan sans corrompre son lecteur. Il ne nous embarque jamais dans des considérations pseudo-politiques ou de pesantes leçons de morale, il choisit la bifurcation, la départementale, la pirouette, la facétie aux « je sais-tout » dont Gabin se moquait en chanson. Neuhoff sait se tenir en société et devant une feuille blanche.
