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Ils veulent la peau de CNews

Attribution des fréquences TNT: le verdict de l’Arcom est imminent


Ils veulent la peau de CNews
Le journaliste d'extrème gauche Kamil Abderrahman, qui multiplie les sorties controversées, rêve que "Le Media" prenne la place de CNews. Capture d'écran.

L’hypothèse du non-renouvellement de la fréquence de CNews par l’Arcom est improbable, mais pas impossible. En coulisses, de nombreux journalistes et militants politiques en rêvent encore. Qui sont-ils ?


Dernière minute! L’Arcom vient d’annoncer que la chaîne C8 perd sa fréquence sur la TNT, ainsi que NRJ12. Les deux chaînes seront remplacées par celles de Ouest-France et de Daniel Kretinsky •

En termes d’audience, CNews est depuis deux mois devant BFMTV, LCI et France Info TV. Son succès est dû aussi bien aux sujets abordés qu’à la qualité des journalistes, chroniqueurs et débatteurs qui se succèdent sur ses plateaux. Chaque soir, Christine Kelly et ses « mousquetaires » proposent des analyses documentées sur des sujets politiques, économiques, historiques ou sociétaux. Certains rendez-vous hebdomadaires affolent les compteurs : Le « Face à Face » entre Gilles-William Goldnadel et Julien Dray remporte un franc succès, tandis que l’émission « Face à Philippe de Villiers » frôle ou dépasse régulièrement le million de téléspectateurs. Au 1er juillet 2024, CNews, qui a connu la plus forte progression toutes chaînes confondues depuis un an, est devenue la 1re chaîne d’info, la 1re chaîne TNT, la 5e chaîne nationale. Et ça, ça défrise le système politico-médiatique en place.

La pression terrible mise sur Roch-Olivier Maistre

Pour Le Monde, il ne fait aucun doute que CNews doit disparaître. Un long papier paru le 17 juillet met subtilement en garde l’Arcom : « la décision qu’elle prendra à l’encontre de CNews et C8 marquera le mandat de son président ». Roch-Olivier Maistre quittera en effet ses fonctions de président de l’Arcom fin janvier 2025. Son mandat sera salué ou hué par la caste médiatico-politique aux manettes selon qu’il sera parvenu ou non à interdire CNews ou C8 sur la TNT. Le quotidien aimerait plus de sévérité envers les dirigeants de Canal + qui, lors de leur audition devant l’Arcom, « n’ont affiché ni humilité ni contrition devant ceux dont dépend leur avenir : les conseillers réunis autour du président Roch-Olivier Maistre ». Mettre un genou à terre devant les juges médiatiques ou craindre leur colère, tel semble être le destin des prétendants à la TNT. Concernant CNews, il est attendu de leurs dirigeants qu’ils se versent en plus un tombereau de cendres sur la tête. Le conseiller Hervé Godechot n’a pas hésité, paraît-il, à mettre les représentants de Canal + en difficulté en leur rappelant les neuf motifs de reproches adressés à CNews en trois ans. M. Godechot a fait toute sa carrière dans le service télévisuel public, France 3, France 2 et France Info TV (cette dernière bénéficiant d’une autorisation d’émission sur la TNT). Nous supposons que pour Le Monde un tel CV atteste une totale impartialité et éloigne tout soupçon idéologique qui pourrait entacher le travail de M. Godechot au sein de l’Arcom… Un autre membre du tribunal de l’inquisition médiatique, Antoine Boilley, n’a pas craint, selon le quotidien, de recadrer CNews – selon la méthode dite du « sentiment d’insécurité » usitée par notre encore actuel garde des Sceaux – sur la manière de traiter les sujets concernant la délinquance et l’immigration : « Comme la météo, il y a la température et il y a le ressenti. Pareil pour la délinquance et l’immigration, il y a les chiffres de la délinquance et le ressenti qui est souvent débattu sur vos plateaux. » Le Monde omet de préciser que M. Boilley a rejoint l’Arcom en février 2023 et que, de 2001 à cette date, son unique employeur a été… France Télévisions, où il a occupé les fonctions de secrétaire général et directeur délégué (France 2) puis celles de directeur adjoint du marketing et de la communication pour l’ensemble du groupe. La pensée unique règne depuis longtemps sur les ondes d’un service public où près de 80% des journalistes et des dirigeants avouent voter à gauche ou à l’extrême gauche. Les obstacles mis en travers d’une chaîne privée ne partageant pas la doxa auront au moins servi à dévoiler la réalité sur les médias et la liberté d’expression dans notre pays. Disons-le tout net : cette liberté est un leurre. Les rênes du système politico-médiatique sont fermement tenues par des militants de gauche aussi bien que de droite, de cette droite qui n’a jamais su se défaire d’un sentiment d’infériorité face à la gauche culturelle, progressiste et morale, ainsi que par des journalistes sortant d’IEP ou d’Écoles de journalisme entièrement gangrénés par l’extrême gauche et le wokisme. Ce système ayant pris conscience qu’un petit mais vigoureux grain médiatique pouvait enrayer la machine propagandiste pro-UE, pro-immigration, pro-wokisme, il met en branle tous les moyens possibles pour l’écraser. Les censeurs fourbissent leurs armes dans les arrières-boutiques politiques, syndicales ou associatives. Inondée de plaintes, de réclamations, de saisines venant principalement de ces arrières-boutiques, l’Arcom est le bras armé à la fois du gouvernement et des ennemis traditionnels de la liberté d’expression, la gauche et l’extrême gauche, lesquelles ravivent ainsi une vieille tradition révolutionnaire, la censure au nom de la juste cause, au nom du bien du peuple, au nom du progrès. 

Le Média rêve de piquer le canal de Bolloré

Kamil Abderrahman, journaliste d’extrême gauche du Média (organe mélenchoniste de propagation des idéologies racialistes, immigrationnistes et antisionistes), participe à sa manière brutale à la charge contre les médias « bollorisés ».  Il s’est fait une spécialité d’inonder les réseaux sociaux de messages anti-israéliens, surtout depuis le pogrom du 7 octobre 2023. Les excès et les mensonges ne lui font pas peur. Ainsi accusa-t-il l’armée israélienne d’avoir tué nombre de ses compatriotes le jour fatidique de l’attaque du Hamas à cause d’une « intensité de la riposte » disproportionnée. Ainsi appelle-t-il régulièrement au boycott de SFR, propriété de l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi, lequel était également à l’époque actionnaire majoritaire de BFMTV et I24News, chaînes faisant « l’apologie du génocide des Palestiniens », selon le journaliste mélenchoniste qui considère d’autre part que « l’imam Chalghoumi, Gilles Kepel et Florence Bergeaud-Blackler sont des guignols ». Après avoir averti l’Arcom dans un tweet du 16 juillet – « Arcom, on vous observe ! » – à propos de CNews, « cette chaîne de merde », le journaliste militant a profité de l’atmosphère générale anti-Bolloré pour menacer à nouveau récemment l’organisme de surveillance médiatique : « Arcom, lisez bien. Maintenant si vous renouvelez la fréquence de cette chaîne raciste qui œuvre tous les jours pour mettre en danger la vie d’une partie de la population française en raison de sa religion, attendez-vous à d’énormes manifestations devant votre siège. » On reconnaît là les détestables méthodes d’un certain mouvement, de son leader et de ses sbires. Il faut préciser que l’interdiction de diffusion de CNews (ou de C8) sur la TNT arrangerait bien Le Média qui est sur les rangs pour remplacer la chaîne bolloréenne et bénéficie à cette fin du soutien de… Rokhaya Diallo, Guillaume Meurice, Thomas Porchet, Benoît Hamon, Audrey Pulvar et Christiane Taubira, entre autres personnalités ayant signé la tribune « Le Média doit devenir une chaîne de la TNT » parue le 28 juin dans L’Humanité. Il n’est pas certain que les propos comminatoires de Kamil Abderrahman aient été appréciés par les membres de l’Arcom. Cela aura-t-il un impact sur leur décision ? Affaire à suivre… 

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Quoi qu’il en soit, la dernière délibération de l’Arcom « relative au respect du principe de pluralisme des courants de pensée et d’opinion par les éditeurs de services » éclaire sur ce qu’attend le « gendarme de l’audiovisuel » des chaînes désireuses de jouir d’une des fréquences de la TNT. Cette délibération fait suite à la demande du Conseil d’État, lui-même sollicité par l’ONG Reporters sans frontières, exigeant plus de contrôle des chaînes de télé et de radio, surtout de CNews. Le « en même temps » macronien semble avoir présidé aux discussions qui ont mené à l’écriture de ce court manuel de surveillance des médias. En effet, en même temps qu’elle affirme que « les éditeurs sont seuls responsables du choix des thèmes abordés sur les antennes et des intervenants » et qu’il « n’est pas question de ficher ni d’étiqueter les intervenants en télé ou radio », l’Arcom prévient qu’elle tiendra compte « de la variété des sujets ou thématiques abordés à l’antenne » et de « la diversité des intervenants dans les programmes ». De plus, elle assure qu’elle sanctionnera les chaînes de télé ou les stations de radio si elle constate un « déséquilibre manifeste et durable », par exemple sur « le choix des sujets » – ce qui veut dire en clair qu’elle décidera de la ligne éditoriale qu’un média doit afficher pour éviter des sanctions. Et on peut le craindre, cette ligne éditoriale serait globalement celle du système médiatico-politique : diversitaire, immigrationniste, progressiste, écologiste, européiste et woke ! Malheur à ceux qui s’en écartent. La France n’est plus le pays de la liberté d’expression mais celui de l’expression médiatique moutonnière, paresseuse et inculte d’une caste qui n’a nullement l’intention d’aller à l’encontre de l’idéologie mondialo-progressiste du moment, laquelle l’assure d’un certain confort intellectuel – même un minimum de culture générale y est superfétatoire et le travail véritable y est inutile – puisqu’il lui suffit de reprendre sans les examiner les dépêches orientées de l’AFP et les analyses du Monde ou de Libération pour être de plain-pied avec elle. L’audiovisuel public fait ça très bien, sans barguigner – elle n’a par conséquent rien à craindre de l’Arcom. La chaîne CNews rechigne à participer au petit théâtre médiatique de la pensée unique ? Au pire, elle se verra retirer son autorisation d’émettre sur la TNT ; au mieux, elle se verra imposer de nouvelles et draconiennes obligations. 

Quoi qu’il arrive, qu’elle émette sur la TNT ou ailleurs, elle restera sous la surveillance acharnée de ce système politico-médiatique qui parle beaucoup de pluralisme mais supporte de moins en moins la contradiction. 




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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