Habitué aux joutes médiatiques, hier comme dirigeant communiste, aujourd’hui comme chroniqueur politique, Olivier a des tripes et du cœur quand il s’agit de défendre ses idées. «J’aime qu’on me contredise!» pourrait être sa devise.
Chaque jour, au petit matin, le premier message que j’envoie sur les réseaux sociaux est l’annonce d’une « bonne nouvelle ». Ce journal des actualités heureuses, dans une période qui ne l’est pas, a quelque chose de très incorrect. Mais comment ne pas voir, à l’aube, le pire de ce qui s’est passé la veille et le « pas terrible » qui s’annonce. Quand d’autres disent « ce pays est foutu » et en font la chronique quotidienne, quand Hadès, dieu de la mort et roi des enfers, semble être devenu le rédacteur en chef des ondes et des écrans, j’aime déchirer le rideau noir pour faire jaillir la lumière.
Si cela n’est déjà fait, courez vers la salle de cinéma la plus proche pour prendre en plein cœur Un p’tit truc en plus d’Artus. « Clic, clic, pan, pan » (Yanns). Plus de 3 millions d’entrées les trois premières semaines : cela dit quoi de notre époque ? Et puis un livre, de Daniele Mencarelli, La Maison des regards (Globe). Bouleversant récit autobiographique d’un jeune poète, alcoolique, agent d’entretien dans le plus grand hôpital pédiatrique de Londres, qui va renaître grâce à des solidarités humaines taillées dans ce qui doit être le plus dur à supporter. Ou comment aller de la merde et de la mort à la beauté et à la vie.
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Je veux bien ici prendre date : les prochains Jeux olympiques auront la saveur de l’arrivée de la flamme à Marseille. C’était beau ! La cérémonie d’ouverture va clouer le bec à la basse-cour des « jamais contents ». Quant aux « carrément méchants », ils répondent à mes « bonnes nouvelles » du jour par des commentaires où la bêtise a rarement rendez-vous avec le Bescherelle.
La question est ici celle d’une nouvelle espérance. Que peut-on seulement espérer ? Quel chemin emprunter pour aller du souhaitable au possible ? Dans la bataille culturelle et idéologique en cours, j’apprécie la confrontation des récits ! La manière de parler de l’avenir est essentielle. Elle devrait être au cœur des controverses et des disputes ! Les imaginaires devraient davantage être convoqués pour alimenter les débats médiatiques et politiques plutôt que pour faire la chronique permanente des faits avec, comme seul horizon, la prochaine alerte du fil de l’AFP. Qui annonce quoi ? Qui donnera le goût de l’avenir ou le dégoût de ce qui se produira ? C’est d’autant plus important que « nous sommes à l’ère de la communauté de destin de l’humanité, des problèmes fondamentaux de vie et de mort sont communs à tous les humains. L’universel est concret[1]. »
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Dans mes « bonnes nouvelles » sur X (ex-Twitter) et Facebook, il m’arrive aussi de recopier une pépite comme ce « Si j’avais su que je l’aimais tant, je l’aurais aimé davantage » et « Faisons confiance aux événements, ils ne manqueront pas de se produire[2] ! »
Vous avez vous aussi de « bonnes nouvelles » ? Contactez-moi, je m’en ferai l’écho et, les unes avec les autres, elles pourront même dégager l’horizon.
Ou pas…
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[1] Edgard Morin, Encore un moment…, Grasset, 2023.
[2] Philippe Meyer, La prochaine fois, je vous l’écrirai…, Les Arènes, 2024.