Dans sa revue de presse, le chroniqueur de la matinale de France inter ne se contente pas de placer un signe égal entre « fafs » et jihadistes. Il accable les premiers et tente de nous attendrir sur les seconds.
Toujours plein de douceur dans la voix, plein de componction un peu tristounette dans le ton, le chroniqueur de France Inter n’en glisse pas moins, mine de rien, ses éternels messages bien-pensants. Exemple ce matin, voici comment notre prêcheur matinal nous parle des djihadistes :
« Vous lirez dans la même veine, celle des compréhensions qui nous manquent dans la revue Esprit… les souvenirs de la diplomate Murielle Domenach qui, consule à Istanbul, devait récupérer les jeunes Français parfois adolescents, qui passaient par la Turquie pour aller au djihad, plein de certitudes et de mépris, mais avec parfois un doudou posé dans leur sac… »
Traduction: soyons plus compréhensifs avec les djihadistes, après tout, ce ne sont que des enfants égarés, et quand ils partaient en Syrie (peut-être pour couper quelques têtes…) ils avaient un doudou dans leur sac. N’est-ce pas attendrissant ? Ayons un peu plus de compassion pour eux.
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Tout de suite après cette larmichette, un télescopage m’a fait bondir :
« Je lis dans Slate que de jeunes nationalistes français veulent créer des communautés autonomes blanches dans nos campagnes, si ce ridicule vous écœure, je vous invite à une consolation… »
Cette fois-ci on n’est plus du tout dans l’attendrissement ému devant nos chers petits djihadistes. Quand il s’agit de jeunes nationalistes français, plus question de se demander ce qu’ils ont dans le cœur, s’ils n’ont pas au fond de leur sac un petit signe d’humanité, quelque chose de puéril qui pourrait nous amener à les considérer, aussi, comme des enfants. Non, ces jeunes là sont tout simplement écœurants. Personnellement ce que je trouve écœurant c’est cette insidieuse façon de cracher son mépris pour les uns, après avoir montré tant de compréhension malsaine pour les autres.
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