Asseyez-vous en demi-cercle, les enfants. Ce mois-ci, pour les vacances, l’oncle Basile va vous raconter la merveilleuse histoire de George Abitbol, « l’homme le plus classe du monde ».
50 films en un seul
L’événement culturel du moi, c’est la sortie du livre que j’attendais depuis vingt-sept ans : une édition critique de La Classe américaine, le premier flim de Michel Hazanavicius, dans la collection « Les Grands Classiques ». Un pastiche littéraire en forme d’hommage à la parodie cinématographique la plus classe du monde : que demande le peuple ?
À l’origine de ce chef-d’œuvre d’absurde, un heureux imbroglio. En 1993, pour fêter son 70e anniversaire, la Warner avait ouvert son catalogue à Canal, dans l’espoir sans doute d’un documentaire promotionnel. Allez savoir par quelle ruse de la raison, le dossier s’est finalement retrouvé dans le bureau d’Hazanavicius et de feu son compère Dominique Mézerette, alors spécialistes ès-détournement en tous genres.
Les voilà donc à la tête de 50 films américains, de La Tour infernale à Rio Bravo en passant par Autant en emporte le vent, et même Supercopter. Que croyez-vous qu’ils en firent ? Un « grand détournement », évidemment, mixant le tout dans un seul long-métrage, selon un scénario inventé au fil des visionnages, et sur des dialogues originaux de « ouf malade », comme on dit là-bas.
Au vu du résultat, sans surprise, la Warner a rugi comme le lion de la MGM, et interdit toute forme de commercialisation de cette palinodie insultante. Mais grâce à ça le film va devenir introuvable,
