Comme dix, douze, ou quinze millions de Français, j’ai regardé hier soir le numéro de duettistes de DSK et Claire Chazal (on ne vous fera pas la blague de parler d’interview de DSK par Claire Chazal).
Bien sûr, on n’a strictement rien appris, ce qui n’est d’ailleurs une surprise pour personne, sauf ceux dont la vision du monde a été restructurée par les confessions « spontanées » de Secret Story et les bouleversements « incroyables » qui s’ensuivent traditionnellement.
Même le controversé bisou supposément volé dans le cou de Tristane Banon avait déjà fuité du dossier d’instruction, réduisant d’avance à néant la valeur informative pure du rendez-vous de 20h15. D’ailleurs, il ne sera pas explicitement évoqué par l’amie Claire… Quant à ses déclarations de non-candidature à la primaire ou la présidentielle, tu parles d’un scoop…
Et pourtant on a tous regardé. Pourquoi ? Pour voir, pardi. Pour voir en sachant qu’on allait rien voir. Et écouter très attentivement en sachant qu’on allait rien apprendre.
J’imagine que ceux qui ont ressenti, spontanément ou rationnellement, de la compassion pour DSK, ceux qui ont vécu l’affaire comme une nouvelle crucifixion en rose, ceux-là auront été confortés dans leur sentiments, et auront trouvé une réelle dignité à l’ex-maître du monde devenu en quelques minutes violeur menotté pour être in fine intégralement réhabilité…
Très symétriquement, ceux qui avaient le lascar dans le nez -depuis toujours ou depuis le Sofitel- ceux (et celles, pour le coup) qui –pour de bonnes ou de mauvaises raisons- le jugent coupable en leurs fors intérieurs, ceux-là, celles-là l’auront trouvé atrocement cabot, avec son masque de cocker battu, avec ses actes de contritions téléphonés, avec ses attaques contre l’Express, «ce tabloïd», avec ses excuses à sa femme
Quant à ceux qui, comme moi, n’ont pas la moindre opinion sur la culpabilité de DSK, ni la moindre empathie ou antipathie pour le bonhomme, mais qui depuis le début, se passionnent pour le film, ils auront seulement été légèrement déçus par le show. Cependant, au rayon nouveautés, je retiendrais deux choses. Tout d’abord la thèse du complot, que DSK n’écarte pas : ça va buzzer dur sur les sites conspis, après Re-Open 911, Re-Open 2806! Et puis il y a surtout l’hommage appuyé rendu à son «amie» Martine Aubry, «très présente dans cette période». Là, à mon humble avis, on n’est très loin du bisou dans le cou, et près, tout près, du baiser qui tue…
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