Le Traître, de Marco Bellocchio. Sortie ce 30 octobre
Ce pourrait être du Scorsese, mais c’est du Bellocchio, ce merveilleux tonton fringant du cinéma italien, qui de film en film continue notamment de radiographier son pays avec des œuvres en forme d’opéras sombres. L’Italie de Mussolini comme celle d’Aldo Moro, rien ne lui échappe de cette histoire tragique. Cette fois, il s’attaque aux années 1980, théâtre temporel du combat entre le pouvoir et Cosa Nostra.
Plus qu’un simple repenti, son « héros » veut d’abord dire sa vérité au cours d’un procès que Bellocchio filme avec un brio qui force l’admiration. Il passe sans cesse de l’intime au collectif et fait, par exemple, de la question linguistique (avec l’usage ou non du sicilien) un enjeu des débats.
Tout ici relève d’une incroyable maîtrise cinématographique mise au service de la volonté de raconter l’histoire d’un pays et des hommes qui le font. Reparti scandaleusement bredouille du dernier Festival de Cannes, Le Traître aurait pourtant mérité les plus grands honneurs, Palme d’or comprise.
Le Traître, de Marco Bellocchio. Sortie le 30 octobre