Mon chien stupide, d’Yvan Attal
Sortie le 30 octobre
Depuis Ma femme est une actrice en 2001 puis Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants deux ans plus tard, on sait que le cinéaste et comédien Yvan Attal manie avec brio l’introspection de ses abysses et de la vie de couple. Ce troisième (et dernier ?…) volet, Mon chien stupide, adapté d’un roman de John Fante, reprend le thème familial avec un couple, ses quatre enfants et un chien nommé Stupide que, dans son insondable désarroi spirituel, Henri, alias Attal, l’écrivain et père de famille, a décidé d’adopter envers et contre tous.
S’ensuit l’impitoyable et drolatique description d’un quotidien masculin qui ressemble à un lent naufrage. Tant et si bien qu’on ne sait si sa femme Alice (Charlotte Gainsbourg dans la vraie vie comme dans la fausse…) lui dit un jour : « J’ai tout fait pour toi » ou bien « J’étouffais pour toi ». Les deux assurément…
A lire aussi : Les années Bronson
Henri et son gros cabot entendent repartir à la conquête du monde en faisant le vide autour d’eux. Seulement voilà, au royaume des certitudes de l’artiste, la mélancolie finit par l’emporter. Attal peint avec une infinie subtilité ce vrai-faux autoportrait du cinquantième peu rugissant.
On s’attend à tout instant qu’il finisse par dire, comme Henri Calet et face caméra : « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. » Et voilà comment un film français intimiste touche avec délicatesse à l’universel.