Accueil Culture Cinéma Français: et si la relève arrivait enfin

Cinéma Français: et si la relève arrivait enfin

Un ton libre et sans concession.


Cinéma Français: et si la relève arrivait enfin
Affiche du film

Les Lendemains de veille, de Loïc Paillard nous redonne espoir pour le cinéma français et les véritables comédies dramatiques.


Le second film de Loïc Paillard, Les Lendemains de veille, est une bouffée d’air frais dans le paysage cinématographique français de l’après-pandémie. Le sensationnalisme froid et déshumanisé à la Netflix s’était quelque peu emparé des salles obscures de l’Hexagone : Les Lendemains de veille revient avec bonheur à un cinéma d’auteur tendre, irrévérencieux, drôle et foncièrement humain.

Une bande d’amis trentenaires se retrouve dans une maison de campagne après la mort soudaine de leur pote de toujours. Les souvenirs intimes ressurgissent, le deuil des belles années s’installe : chacun cherche à comprendre à sa manière s’il reste quelque chose de l’amitié fusionnelle qui les a unis autrefois.

Si le sujet semble lourd au premier abord, le film ne sombre jamais dans le misérabilisme : bien au contraire, c’est une vraie comédie dramatique comme on en voit trop rarement depuis vingt ans. On rit d’un rire franc et espiègle, en complicité avec des personnages complexes et attachants dont on aimerait volontiers rejoindre la bande.

A lire aussi: «Le monde d’après», de Laurent Firode: un film espiègle qui fait du bien au cinéma français

Le casting, porté par un trésor de jeunes talents, nous rappelle un peu la jeunesse débridée et à fleur de peau des années Dewaere et Miou-Miou. Vulnérables et lumineux, ils portent le fardeau d’une entrée douloureuse dans l’âge adulte, cherchant leur chemin un peu à l’aveuglette, dans une époque résolument désemparée. Le jeu est intelligent, fragile, tout en retenue, avec de belles gueules d’acteurs que l’on compte bien revoir, comme le délicat Étienne Beydon, l’impétueuse Marica Soyer, le flamboyant Valérian Behar-Bonnet ou encore l’élégante Lucile Krier…

Les dialogues truculents jonglent entre grossièreté et poésie et font penser aux premiers films de Bertrand Blier, avec toute la couleur propre à cette nouvelle génération.

Le ton est libre, sans concession. La lumière chaude d’une campagne accueillante devenue triste finit de poser le décor tragi-comique de cette émouvante réunion de famille.
On y fête le passé qui s’éloigne avant de s’aventurer timidement à miser sur l’avenir. La nostalgie est assumée et l’espoir s’impose de lui-même, sans naïveté.

Du cinéma classique, celui qu’on aime revoir plusieurs fois.

Les Lendemains de veille, de Loïc Paillard, 85 minutes, en salle.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Assemblée nationale, TPMP: qui est encore exemplaire?
Article suivant L’énigme d’un abandon
Metteur en scène et auteur dramatique.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération