Me voilà enfin rassuré. La ville de Paris et la SNCF vont distribuer 50 000 cendriers de poche à l’intention des fumeurs invétérés. Ces derniers étant déjà sanctionnés d’une amende de 68 euros pour jet de mégots sur la voie publique. Les trous dans les trottoirs, les poubelles débordantes et puantes n’ont qu’à bien se tenir. Quant aux chiens, mes amis, en général non fumeurs, qu’ils défèquent tranquillement. Bref, Paris sans mégots est une fête. Voici une avancée capitale face aux trains qui déraillent à l’heure des éclisses rouillées et à la montée de ces islamophobes de djihadistes.
Le 19 mars aussi est une fête. Celle du cessez-le-feu en Algérie. Mais c’est un peu comme les mégots mal éteints, le feu reprend vite là où on les a laissés tomber, en l’occurrence dès le lendemain de l’indépendance, le 5 juillet 1962 : lynchage et meurtres de Pieds-noirs notamment à Oran comme en témoigne Jean-Pierre Lledo, auteur du film Algérie, histoires à ne pas dire.
Et pour faire bon poids bonne mesure, les « vainqueurs » zigouillèrent nombre de harkis que la France avait totalement laissés tomber alors que leur massacre ne faisait aucun doute. Ceux d’entre eux qui furent sauvés ne le furent que par l’indiscipline de quelques officiers d’honneur avant de se trouver parqués dans des camps misérables d’où ils ne pouvaient sortir. Mais ne mégotons pas, ils eurent la vie sauve. Si tu me lis, Tayeb, toi qui étais le chef de la harka du poste de Tamesna, écris-moi.
Ne mégotons pas non plus sur l’attribution de la Légion d’honneur, nous sommes loin de la rupture de stock en ce domaine… A qui la prochaine par convention diplomatique ?
Et après, l’Europe en deuil, l’Europe traumatisée par l’implacable nazislamisme, cessera-t-elle enfin de mégoter— et l’hyper juridisme d’une « démocratie contre elle-même » de paralyser ses défenses ?
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