Boisson fétiche des crêperies, le cidre peut être aussi délectable qu’un bon vin. Des orfèvres comme Eric Baron produisent un breuvage exceptionnel qui se conserve dix ans et exprime la quintessence de la pomme.
Et si les restaurants tels que nous les connaissons, inventés il y a tout juste deux siècles dans le tourbillon de la Révolution, étaient amenés à déposer le bilan et à disparaître ? Pour de nombreux chefs perclus de dettes, sans trésorerie, et pour qui l’année 2019 avait déjà été un cauchemar, l’hypothèse d’un véritable Hiroshima est très sérieuse. C’est le cas du très aguerri chef trois étoiles Gilles Goujon, de l’Auberge du vieux puits, à Fontjoncouse, dans l’Aude (un type qui, au début de sa carrière, jetait les plats le soir en pleurant, faute d’avoir eu un seul client, et qui s’est battu pour entrer dans le panthéon des « grandes maisons ») : « 20 % des restaurants sont déjà sur le point de déposer le bilan, et si rien n’est fait pour nous aider, ce sera encore 20 % après la réouverture, soit 40 % en tout. Nous ne savons pas où nous allons ni quelles vont être les contraintes imposées par le gouvernement. Les touristes étrangers (qui représentent 25 % de la clientèle et sont les seuls à pouvoir s’offrir de belles bouteilles) seront absents pendant des mois. Il n’y a plus de plexiglas sur le marché pour séparer les clients, et dans un petit bistrot, comment imaginer mettre de la distance entre les tables ?
