Aujourd’hui 5 mars s’ouvre à Pékin la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale (APN), organe suprême du pouvoir législatif constitué de représentants mandatés tous les cinq ans. Une centaine de parents d’homosexuels chinois ont saisi l’occasion pour rédiger une lettre ouverte au Congrès national du peuple dans l’espoir de faire reconnaître « la requête de 120 millions de parents de gays et lesbiennes souhaitant une révision de la loi sur le mariage afin d’accorder des droits aux homosexuels » : reconnaissance (bien légitime) de leur inclination intime dans un pays où l’homosexualité n’a été retirée de la liste des maladies mentales qu’en 2001 et où l’on a envoyé les gays en camp de travail jusqu’en 1995, mais où ils sont toujours discriminés pour les achats immobiliers, les héritages et jusqu’à l’accès aux soins hospitaliers. Conséquence, la plupart de gays chinois fondent des familles « tradi » pour obtenir ces droits et échapper à l’opprobre d’une société où ce sujet reste relativement tabou, et où la légalisation du mariage pour les couples de même sexe n’est pas vraiment à l’ordre du jour.
Mais il n’est pas exclu, qu’en cette matière aussi, la Chine surprenne son monde. Ainsi le Quotidien du peuple, organe de presse officiel du Parti, avait publié en octobre 2012 sur son site internet le diaporama de l’heureuse union de deux tourtereaux de sexe masculin dans une province du Sud, réputé plus tolérant sur ces sujets sociétaux. Et les amoureux avaient reçu de nombreux messages de soutien. Parce que, si la société chinoise veut se moderniser, il reste tout de même que, dans l’empire Céleste, être célibataire est encore plus honteux qu’être homosexuel !
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