Le projet Kdog de l’institut Curie entend démontrer que nos amis les chiens sont capables de détecter les cancers par l’odorat. « La prochaine étape sera de comparer les résultats entre l’animal et la technologie », affirme Olivier Cussenot, urologue à l’origine de l’étude dans le Parisien.
En avril 2019, une étude américaine utilisait des beagles pour renifler le cancer chez l’être humain. L’institut Curie développe aujourd’hui cette forme si particulière de dépistage et lance son premier projet clinique de détection du cancer du sein par des chiens. Le projet Kdog regroupe ainsi près de 450 femmes dont la moitié ne présente pas de cas de tumeur.
On savait le meilleur ami de l’homme doté de capacités olfactives impressionnantes. Sa truffe, sa muqueuse olfactive et l’organe voméronasal situé derrière les incisives forment un système olfactif bien supérieur à celui de l’homme. Il perçoit ainsi les odeurs 1000 à 100 000 fois mieux que nous.
Améliorer les possibilités de dépistage
L’odorat se travaille et le projet Kdog n’est pas le premier à exloiter les aptitudes de l’animal. Comme les chiens de chasse se voient prédisposés à suivre du gibier à la trace, la plupart des races peuvent être dressées en vue de détecter de la drogue, des explosifs… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’utilisation d’animaux pour la détection du cancer a pris du temps : la plupart des « chiens détecteurs » étant largement demandés pour des missions d’aéroports, d’alertes à la bombe ou encore d’avalanche.
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Dans le cadre du programme Kdog, des échantillons sont envoyés au centre cynophile et utilisés pour dresser deux malinois. Suite à un entraînement de six mois accompagné d’exercices de mémorisation, le chien devient capable de reconnaître l’odeur du cancer et de le manifester. Le principe de l’expérience est simple : les patientes gardent des compresses contre leur sein le temps d’une nuit, compresses qui seront ensuite placées dans des cônes où les chiens pourront les renifler. S’ils « marquent » et donc s’arrêtent devant l’échantillon infecté, le travail du chien est récompensé.
Une première phase d’expérience a eu lieu en 2017 au cours de laquelle Thor et Nykios, deux chiens employés pour cet essai, sont parvenus à un taux de réussite de 90% dans la détection de tumeurs. Ces résultats présentés en février 2017 par Dr Isabelle Fromantin et Dr Séverine Alran à l’Académie Nationale de Médecine sont plus qu’encourageants.
« C’est un bon chien, ça »
La possibilité de mettre en place un système de dépistage simple, peu coûteux et peu invasif n’a pas pour vocation de remplacer une mammographie (sauf dans certains cas comme le handicap chez une patiente) mais plutôt à s’appliquer en amont. Améliorer les possibilités de dépistage assure une prise en charge médicale plus rapide et sérieuse.
L’objectif revient à étendre ce fonctionnement à d’autres types de cancer : des tests sont en cours concernant le cancer de la prostate.
Cette expérience vaut bien un « bon chien! » général et unanime au meilleur ami de l’homme si, toutefois, le coronavirus ne nous emporte pas d’ici là.
À quand le reniflement de ce fléau?
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