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Dissolution du collectif « Cheikh Yassine », il n’y a pas de hasard

C'est aussi le propalestinisme qui a tué Samuel Paty


Dissolution du collectif « Cheikh Yassine », il n’y a pas de hasard
Abdelhakim Sefrioui, le leader du collectif pro-Palestine "Cheikh Yassine", interpellé par la gendarmerie à Paris en 2012 © MIGUEL MEDINA / AFP.

Une tribune de Philippe Karsenty et Yves Mamou


Le collectif pro-palestinien « Cheikh Yassine », du nom du fondateur du Hamas, semble directement impliqué dans la décapitation de Samuel Paty, enseignant français dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine. Le fait que la cellule islamiste porte le nom d’un cheikh de Gaza ne doit rien au hasard. La cause palestinienne a été le cheval de Troie de l’islamisme en France à travers la victimisation forcenée des Palestiniens.

En 2000, au moment où éclate la seconde Intifada en Israël, en France, certains musulmans passent à l’attaque contre des rabbins, des écoles juives, des synagogues ou de simples juifs scolarisés dans des écoles publiques.

Le monde politique et les médias tairont cette première forme de guerre civile, ou la traiteront comme un conflit « ethnique » entre juifs et arabes sans voir que s’amorce à cet instant, le début de la guerre que l’islam radical mène aujourd’hui contre la France.

La politique d’omission des violences commises par des musulmans prendra diverses formes. Jusqu’à aujourd’hui, les médias taisent le nom des violeurs, des assassins, des auteurs des violences – parfois pudiquement appelées « incivilités » – quand ils portent des noms ou des prénoms qui pourraient faire penser qu’ils sont musulmans.

Mais au-delà de cette connivence, les médias français, et plus particulièrement le journaliste français Charles Enderlin et France 2 portent une lourde responsabilité dans la propagation de cette haine anti-juive : ils ont diffusé la première grande fake news de notre ère – la diffusion de la mise en scène de la « mort » Mohamed al Dura – alimentant la haine contre les juifs en France et dans le monde entier.

Pour mémoire, le 30 septembre 2000, France 2 a diffusé au 20 heures un reportage tourné à Gaza semblant montrer la mort d’un enfant palestinien « le petit Mohamed » dans les bras de son père. En fait, ces images diffusées par France 2 et commentées par Charles Enderlin s’avèreront être une pure et simple mise en scène. Ces images auront un retentissement planétaire, d’autant plus que France 2 les mettra gratuitement à la disposition de toutes chaînes de télévision de la planète. Le « petit Mohamed » assassiné par les Israéliens va devenir une icône du monde musulman.

Le message que les Palestiniens tentaient de faire passer au monde depuis longtemps – avec la complicité de certains médias occidentaux – était enfin parfaitement illustré : les juifs sont les nouveaux Nazis, les Palestiniens sont leurs victimes.

Ainsi, en février 2002 au Pakistan, Daniel Pearl a été égorgé avec en arrière-plan les images de la fameuse scène de France 2 devenue iconique. En France, la journaliste Catherine Nay résumera le sentiment général sur Europe 1 : « La mort du petit Mohamed annule, efface celle de l’enfant juif, les mains en l’air devant les SS, dans le ghetto de Varsovie ». Plus tard, en 2012, Mohamed Merah assassinera des enfants juifs et leur professeur devant une école juive à Toulouse – mais aussi déjà des militaires français  – pour venger la mort des enfants palestiniens tués à Gaza.

En incitant à la haine contre Israël – dans le but de fabriquer un buzz facile ou pour satisfaire des objectifs géopolitiques incertains – la plupart des politiques et des médias français ont alimenté la bête qui est en train de dévorer la France petit à petit : au début, on attaquait les juifs, puis les militaires et la police, des dessinateurs puis les cafés et les salles de concert, ensuite des Français en train de célébrer le 14 juillet pour arriver en 2020 à un professeur décapité en pleine rue.

La diabolisation d’Israël et le palestinisme ont des responsables. Mais rien ne sert de rouvrir de vieilles plaies.

Il est plus important de montrer que l’idéologie axée sur la défense sans recul du « peuple palestinien » a fini par lasser les autres peuples arabes puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à se tourner ostensiblement vers Israël (cf. Bahreïn et les Emirats Arabes Unis).

Il serait étrange que la France et l’Europe demeurent les derniers supports de la « cause » palestinienne alors que le monde arabe lui tourne le dos. Mais « l’antisionisme » des minorités musulmanes en Europe a besoin d’être ménagé.

Yves Mamou, ancien journaliste au Monde est l’auteur de « Le Grand Abandon, les élites françaises et l’islamisme » (L’Artilleur).

Philippe Karsenty est ancien élu de Neuilly, éditeur et homme d’affaires.

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Philippe Karsenty est homme d’affaires, ancien élu de Neuilly et porte-parole de « Republicans in France »

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