La devinette du jour : je jouis de 36% de popularité dans les sondages, l’économie de mon pays peine à sortir de la crise, mais en revanche la criminalité y est en plein essor ; qui suis-je ? Hugo Chavez, who else ?
À quelques semaines des législatives, la situation au Venezuela est plus que difficile. Le New York Times a même titré son dernier article sur le sujet « Le Venezuela, plus meurtrier que l’Irak, s’interroge » (« Venezuela, More Deadly Than Iraq, Wonders Why » . Selon les chiffres avancés dans cet l’article, 16000 Vénézuéliens ont été assassinés en 2009, ce qui laisse loin derrière non seulement l’Irak (4,644 civils tués) mais aussi le Mexique, pourtant en pleine guerre contre les barons de la drogue. L’image qu’accompagne ce texte, une photo prise dans la morgue centrale de Caracas et publiée en Une du quotidien vénézuélien « El Nacional », glace le sang.
Sans être dupe – ce n’est pas un pur hasard si cette histoire est publiée au beau milieu d’une campagne électorale – ni oublier que les morgues des voisins sont, elles aussi, bien garnies (en Colombie les assassins utilisent aujourd’hui Facebook pour faciliter leur besogne), ce phénomène met en lumière des maux profonds, notamment la politisation de la police et de la justice. Résultat : le pays est inondé d’armes illégales et la police arrive dans seulement 10% des cas à mettre la main sur les criminels. Comme par le passé, des mesures de «Salut public» prises pour corriger des injustices criantes finissent par frapper ceux-là même qu’elles auraient dû protéger.
Ce n’est pas pour rien que le golpe censé guérir tous les maux est une spécialité sud-américaine…
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