Je ne sais pas qui d’Anne Hidalgo (vous savez, la légataire des dossiers secrets de la Collaboration) ou de Jean-Marie Le Guen croisera le fer avec NKM l’an prochain pour décrocher l’Hôtel de Ville, mais le futur heureux élu a déjà du pain sur la planche pour rassembler la gauche parisienne. Car un événement malencontreux vient de mettre le feu aux poudres entre PS et Parti de Gauche : plus que l’obstruction d’une voie sur berge ou l’élection de Mr. string mouillé à Paris-Plage, la mort d’Hugo Chavez vient de disperser les relations mélenchono-delanoïstes façon puzzle. Outre des hommages appuyés allant de la gauche de la gauche au Front National, ce n’est pas le plus mince exploit posthume du Commandante que d’avoir provoqué une foire d’empoigne sur Twitter entre élus de gauche alliés au Conseil de Paris. La semaine dernière, Alexis Corbière, bras droit de Mélenchon proche de la gauche radicale sud-américaine, a tiré le premier sur le thème « Chavez n’est pas mort, son combat continue, etc.». Jusqu’ici rien que de très normal (au PG, tout le monde singe les tics du chef).
Mais voilà t’y pas que Pierre Schapira, adjoint du maire de Paris aux affaires internationales, met son petit grain de sel en se réjouissant de la fin d’une « dictature épouvantable ». Ulcéré par cette bravade, Corbière tacle immédiatement son collègue en criant au mensonge éhonté et promet d’en « rediscuter au Conseil de Paris ». Bonjour l’ambiance… Dernier épisode de la telenovela, Schapira met sa sortie sur le compte d’une bourde : il aurait cliqué par erreur et ainsi rendu public un message destiné à une de ses collaboratrices. On ne glosera pas ici sur les raisons de la bévue (nobody’s perfect, comme on dit en dialecte parigot), pas plus qu’on ne discutera du bien-fondé de la saillie schapiresque – 54% à l’élection présidentielle d’octobre, ce n’est quand même pas terrible pour un dictateur ! En bons samaritains, nous nous contenterons d’adresser un conseil amical à Schapira, histoire d’éviter la guerre des gauches : avant de pratiquer Twitter un brin, n’y mets pas les doigts…
Suite du feuilleton Corbière-Schapira au prochain Conseil de Paris, où Alexis, l’anti-impérialiste qui ose tout, ne manquera pas, on l’espère, de soumettre une motion pour qu’on rebaptise du nom d’Hugo Chavez la station Franklin-Roosevelt ou l’avenue du Président Kennedy…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !