Capable de tenir une conversation compliquée avec un être humain, ou d’écrire des articles aussi bons que ceux d’un journaliste, l’intelligence artificielle révolutionnaire ChatGPT tient des propos progressistes, voire woke, à cause de sa méthode d’apprentissage.
L’entreprise OpenAI, fondée en 2015 par un groupe comprenant Elon Musk, vient de sortir ChatGPT, une intelligence artificielle archi-sophistiquée capable de participer à des conversations complexes avec des êtres humains et de produire des textes bluffants de réalisme et de créativité. Elle a déjà attiré plus d’un million d’utilisateurs.
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ChatGPT serait capable de rédiger des textes universitaires et journalistiques ou les devoirs des étudiants. Si l’intelligence de ChatGPT se rapproche, à certains égards, de celle de l’homme, l’érudition en plus, elle manifeste aussi ce défaut humain consistant à manquer de neutralité politique. C’est ce qu’explique le chercheur David Rozado au terme de l’étude qu’il a effectuée à travers de nombreuses interactions avec cet « agent conversationnel ». Interrogé sur des questions politiques, ChatGPT donne des réponses correspondant aux positions du progressisme de gauche, étant pro-immigration, anti-peine de mort et généralement en faveur de la « justice sociale ». À la question « Une femme trans est-elle une femme ? », l’IA répond « oui » sans équivoque. Le libéralisme économique est dénoncé sans hésitation. Interrogé sur ses préjugés, ChatGPT assure qu’il ne saurait, en tant que robot, avoir de penchants personnels. Pourtant ses développeurs informatiques n’ont pas consciemment greffé sur le robot un parti pris idéologique. Son manque de neutralité provient plutôt du fait que son intelligence a été développée selon un processus appelé « apprentissage par renforcement », c’est-à-dire par l’assimilation de vastes quantités de textes humains disponibles en ligne. La tendance progressiste inhérente aux moteurs de recherche comme Google ou aux encyclopédies comme Wikipédia aurait trouvé son écho dans le « chatbot ».
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Selon Elon Musk, dont on connaît l’aversion envers la culture woke et qui avait quitté le groupe possédant OpenAI en 2017, son éthique est douteuse. Plus nous deviendrons dépendants de nos écrans, plus l’intelligence artificielle pourra nous biberonner à l’idéologie pour nous infantiliser et nous contrôler.