En plein conflit sur les retraites, Réac n’ roll a invité Charles Gave, président de l’Institut des libertés. Causeur vous invite à lire un extrait de l’émission, que vous pourrez visionner en intégralité sur le site de la webtélé des mécontemporains (5€ par mois).
Entretien de Jean-Baptiste Roques avec Charles Gave, à voir sur REACnROLL.
Verbatim
Réac n’ roll. Comment lisez-vous le mouvement d’opposition à la réforme des retraites ? Ceux qui font grève sont-ils des privilégiés ? Comprenez-vous une partie de leur colère ?
Charles Gave. C’est une question difficile. La caste des fonctionnaires de catégorie A a gouverné avec une caste de syndicalistes qui n’ont aucune représentativité. Je pense à l’Inspection des finances, une caste intouchable qui a l’avantage énorme de pouvoir se présenter aux élections et de retourner dans son corps d’origine si elle est battue. Autrement dit, les membres de cette noblesse d’Etat ne prennent aucun risque en faisant de la politique. Souvenons-nous de l’image de nos livres d’histoire avec le Tiers-Etat qui tenait sur son dos la noblesse et le clergé. Aujourd’hui, vous avez une bagarre entre la noblesse et le clergé : les syndicats et les professions protégées d’un côté, la noblesse d’Etat de l’autre. Le peuple est au milieu et ne comprend pas très bien ce qui se passe. Les deux classes vont se mettre d’accord sur son dos. Chaque Français paie par exemple 265 euros par an pour faire tourner la SNCF. Or, quand j’étais gamin, en Gascogne, vous pouviez prendre le train d’Auch à Toulouse ou d’Auch à Agen, il y avait des lignes de chemin de fer. Aujourd’hui, il n’y a plus de chemin de fer dans toute la Gascogne. Vous pouvez m’expliquer pourquoi les Gascons doivent payer 265 euros par tête pour un service auquel ils n’ont absolument pas accès ? Ce n’est pas de l’argent gagné mais de l’argent emprunté que nos petits-enfants paieront. Locke disait qu’il fallait contrôler la classe dirigeante par l’impôt. Ils peuvent contourner ce principe par l’emprunt qui n’est rien d’autre que de l’impôt différé. Vous empruntez maintenant et ce sont vos petits-enfants qui paieront l’impôt pour rembourser. Mais vos petits-enfants n’ont pas voté pour ces impôts ! Donc l’emprunt est une façon d’empêcher le contrôle du pouvoir par le peuple. Logiquement, dans une démocratie, sauf en cas de guerre, l’emprunt devrait être anticonstitutionnel.
#réformedesretraites, #Brexit, #manifestations à #HongKong, guerre commerciale entre la #Chine et #USA, faillite des #élites françaises: Charles Gave (Président @IdLibertes) décrypte les #bouleversements mondiaux actuels. Rencontre à retrouver ici ▶️https://t.co/RtXYPGMm6r pic.twitter.com/Mls5ja2Or1
— RÉACnROLL TV (@rnr_tv) December 20, 2019
Trouvez-vous que le discours d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe manque de pédagogie ?
On ne comprend pas ce qu’ils veulent (…) Je reviens à une phrase de l’Evangile qui m’est chère, où le Christ dit “Que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout le reste vient du Malin.” M. Macron, avec le “en même temps”, se croit plus malin qu’il n’est.
Dans le paysage politique français, personne ne s’inquiète comme vous de cette dette abyssale qui hypothèque l’avenir des générations futures. Il y a bien eu François Fillon pendant la dernière présidentielle…
Il a été dégommé par un coup d’Etat judiciaire dont chacun devrait se rendre compte (…) Je pense qu’un jour la France se réveillera. Le communiste italien Gramsci disait que si la gauche parvenait à s’emparer de l’éducation et de la culture, le pouvoir politique tomberait comme un fruit mûr trente ans plus tard.
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