De Gaulle, de Gabriel Le Bomin sort ce mercredi 4 mars au cinéma.
On sait gré à Gabriel Le Bomin d’avoir choisi un moment clé et un seul pour tenter d’évoquer De Gaulle sur grand écran : l’appel du 18 juin. Mais c’est tout ! Le reste, c’est-à-dire le film en lui-même, relève, au mieux, de l’esthétique et du discours d’un téléfilm de France 2. Avec son cortège de musique envahissante, d’images « soignées » et de récit confit en dévotion et en caricatures à la fois.
Un seul mot d’ordre : il faut à tout prix humaniser ce militaire patriote trop droit dans ses bottes. Alors, entre deux cabotinages de Lambert Wilson alias De Gaulle, on insiste lourdement sur son émouvant amour pour sa petite fille handicapée mentale. Et on expédie les affaires historiques courantes en faisant supporter à l’épouse de Paul Reynaud tout le poids de la lâcheté gouvernementale ! Le « léger » Jean-Paul Rappeneau racontait tellement mieux la France de l’exode et de la défaite dans son mémorable Bon voyage… Fabriquer un « biopic » sans âme ni grandeur, pour évoquer De Gaulle, voilà un bien triste paradoxe.
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