L’air du temps du cinéma n’est pas forcément à la rigolade. Mais quand ressort sur grand écran Chantons sous la pluie, il faut à tout prix baisser la garde et savourer ce cinéma dont on a perdu la recette. Tout le reste est secondaire sans être insignifiant.
Champagne !
Chantons sous la pluie, de Stanley Donen et Gene Kelly
Sortie le 1er juin
« Les films vieillissent peut-être moins que nous », peut-on lire au détour du nouveau et très réjouissant livre d’Éric Neuhoff, Petit éloge amoureux des cinémas, qui vient de paraître aux éditions Privat et que tout cinéphile se doit de lire. Parce que la mauvaise foi et le bon goût (à moins que cela ne soit l’inverse…) du critique cinéma du Figaro font ici merveille. Et en revoyant pour la énième fois Chantons sous la pluie, on se dit que oui, décidément, le film n’a pas pris une ride, contrairement à nous. Il faut en prendre son parti, seuls les navets virent à l’aigre. Les films qui nous sont nécessaires ne cessent de l’être tout au long de notre vie et on peut être certain que cette flamme-là ne s’éteindra pas. D’autres viendront qui seront sous le charme du film de Donen et Kelly, dans lequel s’ébattent en beauté non seulement ce dernier mais aussi Debbie Reynolds, Donald O’Connor et Jean Hagen, entre autres – sans oublier, surtout, Cyd Charisse. Peu importe que l’histoire tienne dans un mouchoir de poche et puisse se résumer à « Don tombe amoureux
