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C’était mieux après


Une intéressante campagne de communication a été lancée par le gouvernement afin de défendre le Grenelle de l’environnement auprès du grand public. Elle passe actuellement en boucle sur les écrans de télé. Intéressante, cette réclame, car elle révèle l’une des obsessions de notre ami le moderne : rompre, toutes affaires cessantes, avec le « passé « , c’est-à-dire avec l’histoire. Cette campagne souligne que la nouvelle religion écolo, dont les moines-soldats gavés de chlorophylle agitent continuellement d’incertaines menaces de fin du monde, d’une voix dégoulinante de paternalisme, nous permettait d’en finir radicalement avec un inquiétant monde passé fantomatique, étranger au présent et ennemi de l’avenir. A l’écran le monde ressemble à un jeu vidéo, on est dans les Sims. On se réfugie dans le virtuel, en rêvant d’un univers sinistre où l' »après » –remarquez-le– est souterrain, et jaillit comme par enchantement, au même rythme que le monde d' »avant » retourne dans le ventre de la terre.

Le slogan est sans appel: « Entrons dans le monde d’après ». Après quoi ? Après la révolution écolo, évidemment, qui est –dans l’esprit intoxiqué de celui qui a conçu cette campagne– un facteur absolu de progressisme. Une révolution s’appuyant sur cette religion humaniste qui fantasme un monde passé, historique, enfumé, mortifère, détestable, et entreprend de le remplacer par l’empire utopique et glacé du tri sélectif. Puis ré-instaure le culte archaïque du dieu Eole, ainsi que l’adoration mystique du soleil pourvoyeur de vie. Vivement que l’on commence à songer à l’après-après…



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Il est l’auteur de L’eugénisme de Platon (L’Harmattan, 2002) et a participé à l’écriture du "Dictionnaire Molière" (à paraître - collection Bouquin) ainsi qu’à un ouvrage collectif consacré à Philippe Muray.

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