Evidemment on va dire que je suis toujours au mauvais endroit, au mauvais moment. Cela s’est encore vérifié le week-end dernier où je me suis fait piéger par un embouteillage monstre, en plein cœur de Paris, causé par une « Vélorution ».
Qu’est-ce donc ? C’est très simple: il s’agit d’un cortège de gentils militants de la bicyclette, qui cherchent à atteindre une «masse critique» face aux méchants automobilistes, comme me l’a dit une jeune femme à roulettes aux cheveux bleus, auprès de qui je me suis enquis des raisons profondes de ce défilé bariolé. Elle m’expliqua qu’il y avait une volonté acharnée – au sein de ce mouvement militant écolo – de faire prendre conscience à la population des méfaits des véhicules motorisés. Tout l’attirail des manifs était au rendez-vous : pancartes peintes à la main, slogans pompés sur ceux des grands-parents de la génération 68, vuvuzelas, cornes de brume, et même quelques artistes de cirque sur des monocycles de concours.
Le site web de la « Vélorution » le dit sans ambages : « Pendant ces quatre jours de fête, des cyclistes du monde entier se donneront rendez-vous pour célébrer la joie de vivre à bicyclette, et le plaisir de circuler sans contrainte ». On découvre aussi – sur leur site – que ces associatifs réclament l’ouverture à Paris d’une « Maison du vélo », et se posent des questions existentielles du type : « Le Vélib est-il vraiment à nous ? ». A la manière des athlètes du Tour de France, les révoltés de la petite Reine –qui ont sauvé mon samedi de la morosité- ont fini glorieusement leur course sur les Champs-Elysées. L’histoire ne dit pas si des contrôles anti-dopage les attendaient au-delà de la ligne d’arrivée.…
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