Accueil Édition Abonné « C’est une ennuyeuse maladie que de conserver sa santé par un trop grand régime »

« C’est une ennuyeuse maladie que de conserver sa santé par un trop grand régime »


« C’est une ennuyeuse maladie que de conserver sa santé par un trop grand régime »
Rennes, janvier 2022 © MATHIEU PATTIER/SIPA

Science sans conscience…


Nous vivons, avec le règne du bien nommé coronavirus et consorts, une période historique ; non pas au sens où l’entendent les aimables prophètes du “monde d’après” ; mais en ce qu’elle constituera sans doute un cas d’école pour les générations futures, non seulement en matière d’épidémiologie, mais aussi en matière de politique et de psychologie sociale.

Catastrophisme, instrumentalisation de la peur, fascination morbide, palinodies, mesures radicales et inouïes, et parfois grotesques, serments solennels reniés sans la moindre vergogne : les errements de la politique sanitaire sont si nombreux que leur inventaire complet, tâche herculéenne, étourdit d’avance. Tout cela, il faut pourtant en convenir, pour une maladie qui aura causé en définitive un peu plus de morts que la grippe saisonnière classique, et encore, abstraction faite de l’évolution de la pyramide des âges et de la propension manifestement excessive, mais financièrement encouragée, à étiqueter “Covid” tout décès survenu avec un test positif en guise de décoration. Mais nous n’en avons pas encore fini, et la saison prochaine a l’air tout aussi alléchante.

Prenons au hasard Eric Ciotti, qui pour la nouvelle année embrasse la croix avant de voter le passe vaccinal : “je crois à la science et aux vaccins !” clame-t-il, la main sur le cœur. Comme dit l’oncle Fernand, les histoires de famille et les croyances, ça force le respect. Aussi, que Les Républicains votent comme un seul homme l’ultime mesure macronienne, ça ne se discute même pas. C’est tout naturel. Mais que des responsables politiques ignorent à ce point l’histoire des sciences qu’ils n’aient jamais entendu parler, par exemple, du critère de réfutabilité, voilà qui surprend quand même un peu. La science n’est tout de même pas la vérité révélée. Même, elle répugne à être crue sur parole ; elle se démontre et veut qu’on la critique, c’est son allure naturelle ; elle veut soumettre ses conjectures à l’expérience qui pourra les corroborer, les corriger ou les réfuter. La science n’est pas tout unie, achevée et parfaite pour l’éternité. Elle a une histoire, qui est celle de ses découvertes et de ses controverses, parfois violentes, de ses erreurs et même de ses fraudes. Depuis deux années de coronavirus, nous sommes d’ailleurs aux premières loges pour assister au spectacle : épidémiologistes, virologues, urgentistes, psychologues – et même, bien qu’on se demande un peu ce qu’ils font là, urologues et neurologues – s’écharpent assez vigoureusement. Les uns traitent les autres de charlatans, d’incompétents, de crétins, et on se traîne devant le conseil de l’ordre. Quelques naïfs ont d’ailleurs marqué leur surprise : comment, tous ces messieurs de la Faculté ne sont donc pas d’accord entre eux ? 

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est professeur de lettres dans un lycée de province.

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