Il y des signes qui ne trompent pas : c’est la crise. Les usines ferment, le nombre des sans-abri ne cesse d’augmenter, les politiciens s’agitent dans la confusion, Pôle emploi connaît des pics de fréquentation et les banquiers à chapeau melon et cigare se jettent du haut de leurs buildings. Mais des signes de ce désarroi apparaissent aussi çà et là dans les faits divers.
Ainsi, on apprenait il y a quelques semaines que le patron d’une supérette lilloise de l’enseigne Match a pris l’initiative de protéger sa viande avec des antivols apposés habituellement sur de l’habillement… L’AFP, qui s’est saisie de l’information suite à un article du quotidien 20 Minutes précise : « le procédé concerne des emballages d’entrecôtes, de faux-filet ou encore de steaks hachés d’une marque de produits vendus sous vide. »
Interrogé par l’agence, Jean-Louis Callens, secrétaire général en charge de l’aide alimentaire du Secours Populaire ne s’étonne pas de cette initiative… Il s’est rappelé avoir sondé les plus démunis il y a deux ans, lorsque le programme d’aide de l’Union européenne était menacé. « Certains ont dit: si on n’a plus d’aide alimentaire on ira voler dans les magasins».
Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’affluence aux distributions de nourriture du Secours Populaire sont en hausse de 13% en 2012. La prochaine étape sera t-elle l’exposition de la viande dans des chambres fortes ? Verra t-on bientôt des bouchers user de leurs couteaux effrayants contre leurs clients chapardeurs ?
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !