De Philippe Poutou à Raphaël Glucksmann en passant par François Hollande, le Nouveau Front Populaire (en réalité, la Nupes «deuxième saison») est une alliance de gauche peu reluisante que fustigent Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Mais qui partage en réalité une bonne partie de la sociologie urbaine de la macronie…
Le Nouveau Front populaire (NFP), qui va de Philippe Poutou (NPA) à Raphaël Glucksmann (PS) en passant par François Hollande, empeste. Si une alliance est « nauséabonde », ce mot des tartuffes, c’est bien cette soupe infecte.
C’est à Trèbes (Aude), là où le colonel Arnaud Beltrame donna sa vie le 23 mars 2018 pour libérer une otage des mains d’un terroriste de l’Etat islamiste, que le leader du Nouveau parti anticapitaliste a été parachuté. Or Poutou, outre qu’il martèle : « la police tue », est sous le coup d’une enquête pour apologie du terrorisme. Le 7 octobre 2023, il avait refusé de condamner l’attaque du Hamas contre Israël, et de qualifier de « terroriste » l’organisation islamiste. « Dès qu’on est en révolte contre un pouvoir, celui-ci nous traite de terroristes », s’était-il justifié.
A Avignon, c’est un triple fiché S (DGSI, Renseignement territorial, Préfecture de police de Paris), Raphaël Arnault, qui a été investi par LFI. Arnault, fondateur de la Jeune garde antifasciste, est un activiste qui pratique la violence en politique. Une pétition circule pour dénoncer ce nervi « antifa ». Mais c’est le GUD que Gérald Darmanin veut interdire. En Seine-et-Marne, la candidate LFI Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence notre police assassine, a publié en 2015, au nom de son association : « On ne peut pas reprocher à un croyant d’être homophobe si sa religion le lui commande ». De fait, un homosexuel risque la pendaison à Gaza, en dépit du fait que des groupes LGBT manifestent en Europe derrière le drapeau de la Palestine. Ce raisonnement de Bentounsi permet à l’extrême gauche de passer également outre la judéophobie musulmane, portée par le Coran. LFI n’avait toujours pas réagi, mercredi 19 juin, au viol sordide d’une jeune fille juive de 12 ans, à Courbevoie, par trois jeunes bourreaux de 12 et 13 ans lui reprochant son origine1.
A lire aussi, Philippe B. Grimbert : Cessons d’écouter la morale des déracinés
C’est cette gauche répulsive, violente et antisémite, qui a été rejointe par des « sociaux-démocrates » en perdition. Seuls Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et, semble-t-il, Jérôme Guedj ont refusé cette obscénité. Or ce Front de la honte peut se retrouver, le 8 juillet, comme force de gouvernement, en lien avec Renaissance (le parti présidentiel) avec qui il partage en réalité la vision « progressiste » d’une société ouverte, diversitaire, multiculturelle et le rejet de « l’extrême droite », alibi des unions d’opportunité. Jordan Bardella (RN) l’a annoncé : si son mouvement, rejoint par les Républicains pro-Ciotti, ne devait pas décrocher le 7 juillet la majorité absolue au parlement (289 députés sur 577), il refuserait dès lors le poste de Premier ministre, en estimant ne pouvoir mener librement sa politique dans un contexte de crise économique majeure léguée par Emmanuel Macron. Or les sondages actuels promettent plutôt au RN-LR une majorité relative, avec un taux de participation de plus de 60%. Le chef de l’Etat a beau feindre la distance indignée avec l’extrême gauche, en lui reprochant un programme « totalement immigrationniste » et des mesures « complètement ubuesques », des liens existent entre ces deux courants urbains (NFP, Renaissance), si proches sociologiquement qu’ils se partagent souvent les grandes agglomérations, comme à Paris par exemple. Le « sursaut », faussement espéré par Macron, va le conduire soit à nommer Bardella à Matignon soit à confier la France à ses destructeurs. Le président assure qu’il n’a pas pris sa décision « à la légère ». C’est pourtant sous son siège que sa grenade dégoupillée va le plus surement exploser.
- Jean-Luc Mélenchon a réagi par la suite en dénonçant un « racisme antisémite » ↩︎