Parfois, les journalistes semblent considérer que nous souffrons tous de déficience visuelle.
Suivre un programme en audiodescription quand on n’a pas de problème de vue, c’est comme enfiler des lunettes quand on n’en a pas besoin. C’est pénible :
Exemple d’audiodescription (extrait) from Retour d’image on Vimeo.
Lorsqu’on veut disposer de l’audiodescription, il faut appuyer sur le bouton AD de la télécommande. Mais en regardant les cérémonies de passation de pouvoir, puis le G7 et enfin, la rencontre Macron-Poutine, je me suis demandé si je n’avais pas appuyé sur ce bouton par erreur.
Autre exemple :
Tous les commentaires que nous entendons en accompagnement de ces images n’ont pas le même statut, la même fonction.
Il y a les explications qui permettent de mieux comprendre ce qui se passe: « qui accueille Emmanuel Macron, le chef du protocole? ».
Il y a les informations inutiles: « il a 60 mètres de tapis rouge à parcourir ».
Et il y a l’audiodescription pure : « la voiture arrive », « les deux hommes se serrent la main ». Cette redondance du discours par rapport à l’image devrait servir à souligner la solennité de l’instant, à insister sur les gestes symboliques mais, invasive, elle perd totalement cette fonction. Ainsi va-t-elle, notamment, se noyer dans un discours qui relève de la scénarisation psychologique : « ils échangent un petit sourire ». C’est surtout l’attendrissement et l’émotion de la journaliste que l’on sent dans le ton de ce commentaire.
Il faut d’ailleurs mettre sur ce même plan les informations qui ressemblent, par leur ton, à des éléments importants, mais qui sont seulement des manières de meubler ou…
Lisez la suite de l’article sur le blog d’Ingrid Riocreux
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