L’adaptation de Cécile est morte de Maurice Tourneur mérite le détour, surtout pour l’indéniable qualité de sa distribution.
D’accord, Albert Préjean n’est pas le meilleur des Maigret de Simenon à l’écran, Gabin l’emportant largement sur tous les autres. Cette adaptation de Cécile est morte mérite cependant le détour. Produit par la Continentale, écrit par Jean-Paul Le Chanois et sorti sur les écrans en 1944, le film vaut surtout par l’indéniable qualité de sa distribution. On y profite de la fine fleur des seconds rôles du cinéma français de l’époque : Gabriello, Jean Brochard, Yves Deniaud, Charles Blavette, sans oublier Germaine Kerjean et Lucie Fabiole, la concierge qui termine chacune de ses phrases ou presque par un savoureux « Sauf votre respect ». On se fiche un peu de l’intrigue, ici maltraitée, pour s’en tenir à l’impayable galerie de portraits, allant d’une tante abominable à un joli trio de souteneurs adeptes de la bonne gestion de leurs affaires, en passant par un notaire de province plus vrai que nature. On nous promet pour la fin d’année un Maigret incarné (enfin ?…) par Depardieu, le film de Tourneur en serait alors un amuse-bouche parfait.
À lire aussi, Jean Chauvet: Au revoir les jeunes