Cécile Duflot : gonflée ou dégonflée?


À moins d’être coopérant au Tadjikistan ou spéléologue en mission de longue durée, vous avez forcément entendu parler de l’ouvrage de rentrée de Cécile Duflot  De l’intérieur, voyage au pays de la désillusion.

Outre mille méchancetés sur les socialistes en général et sur Hollande en particulier, l’ex-ministre verte y affirme tout de go que maints responsables politiques y compris des ministres « savaient depuis longtemps » que leur ministre du Budget – un certain Jérôme Cahuzac – avait un compte en Suisse. De la bombe, bébé !

Hélas, ladite bombe s’est aussitôt autodésamorcée (qu’on ne compte pas sur moi pour parler de « pétard mouillé » -avec Cécile, les accusations de sexisme fusent plus vite que son ombre).

Tout ça pour dire qu’à la première demande d’offre de preuves, l’accusatrice publique a fait machine arrière toute (quoiqu’en cette occurrence écologiste, le cliché journalistique de « rétropédalage, serait pour une fois admissible)

Interrogée hier matin par Jean-Jacques Bourdin sur RMC/ BFM, la redresseuse s’est obstinément refusée à donner des noms et a même mis une bonne dose d’eau tiède dans son vin biodynamique: « Si j’avais eu des éléments très précis dans le cadre de cette affaire, je les aurais donnés à la justice. La justice est saisie, elle fait son travail. »

On se doute bien que ce simulacre d’explication n’était pas de nature à rassasier un Bourdin avide de noms. Sommée par JJ d’étayer l’affirmation de son livre selon laquelle certains ministres « savaient », elle noie le poisson, quitte à vexer ses électeurs sensibles à la souffrance animale : « Certains ont dit qu’ils savaient, ou plus exactement quand je disais que peut-être ce n’était pas vrai, certains levaient les yeux au ciel en me disant : ‘Mais ma pauvre, qu’est-ce que tu es naïve !' ». Et de conclure encore plus piteusement : « Si je n’ai pas voulu dire de qui il s’agissait, c’est parce que j’estime qu’il n’y avait rien dans ce qu’ils disaient qui était de nature à accréditer telle ou telle chose ».

Bref, si cette ex-ministre avait été UN ex-ministre, tout Tweeter aurait parlé de baissage de froc…

 



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Le grand retour du mariage bourgeois
Article suivant Le scandale des prêtres non pédophiles
De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération